1862 – Compagnie Générale transatlantique – La Ligne du Mexique

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1862 – La Compagnie générale transatlantique – La Ligne du Mexique

S-1 – Diagramme synoptique des tentatives et des établissements des différentes lignes transatlantiques
Dessin Michel-Claude Mahé
S-2 – Avril 1862 – Cie Générale Transatlantique – La ligne du Mexique – Dessin Michel-Claude Mahé

À partir de janvier 1862, la France envoya un corps expéditionnaire au Mexique pour mettre en place un régime favorable à ses intérêts *. Pour obtenir plus fréquemment des nouvelles de celui-ci et donner ses directives, le gouvernement demanda à la Compagnie d’ouvrir immédiatement la ligne entre Saint-Nazaire et Veracruz. La convention fut signée le 17 février 1862. Elle s’engageait à effectuer un service postal mensuel avec escale à la Martinique et Santiago de Cuba avec quatre bateaux à vapeur, deux de 450 à 500 chevaux et deux de 300 chevaux, avec une vitesse de 9 nœuds.

* Les navires construits par la loi de 1840 trouvèrent leur utilité pour le transport des troupes mais leur vitesse était insuffisante pour assurer un tel service.

S-3 – Temps de navigation théoriques et distances parcourues pour la ligne Saint-Nazaire à Vera-Cruz
Dessin Michel-Claude Mahé

Jusqu’au jour où la ligne des Antilles sera en activité, l’État s’engageait à payer à la Compagnie une subvention de 310 000 francs par voyage d’aller et de retour, soit pour 12 voyages annuels 3 720 000 francs, et à lui faire une avance de 4 millions de francs comme acompte sur la somme de 18 600 000 francs stipulée en l’article 5 de la convention du 24 avril 1861.

S-4 – Départ de Saint-Nazaire du paquebot Louisiane pour Veracruz,
le 14 avril 1862, inaugurant la ligne transatlantique vers le Mexique

Nantie de la concession depuis le 17 février seulement et pour commencer immédiatement l’exploitation de ce service, elle acheta, dans un intervalle de quinze jours , deux trois-mâts à vapeur récents, la Louisiane et la Floride *, et deux autres, la Vera-Cruz (selon la graphie de l’époque) et le Tampico **, sortis de Liverpool en 1854.
Simultanément, elle a organisé ses agences, envoyé des instructions sur l’ensemble du parcours de la ligne, enrôlé et formé le personnel des quatre paquebots ***.

* Initialement respectivement le Cortès et le Colon. Ils ont été construits en Écosse, le premier dans le chantier de M. Caird, de Greenock, le second dans celui de MM. H. et G. Thompson, de Glasgow.
Lancement : Louisiane (Cortès) : 17 décembre 1861 ; Floride (Colon) :
Mise en service : Louisiane : 14 avril 1862 ; Floride :
Coque : longueur : 85 m, largeur : 11,60 m ; creux : 8.25 m (Ces dimensions varient selon les documents)
Machines : 500 chevaux.
Propulsion : vitesse : 12,5 nœuds lors de leurs essais à Greenock.
Passagers : première classe, 100 passagers ; deuxième classe ; 72 passagers. (Leurs nombres varient selon les documents). Ces navires sont de type à spardeck, une longue dunette qui va de l’avant à l’arrière du navire, où sont intégrées les cabines des passagers et l’état-major du bord. Elles disposent toutes d’un hublot, même celles de deuxième classe.
Equipage :
Installations nouvelles : guindeaux et cabestans mus par la vapeur.

** À la South American & General Steam Navigation Co, elle acheta les 2 vapeurs en fer à hélice Imperatriz (1600 tonneaux) et Imperador (1596 tonneaux), sortis des chantiers de MM. Laird à Birkenhead (Liverpool) en 1854. Ils étaient gréés en trois-mâts barques, avaient une puissance de 1 000 chevaux et une vitesse de 10 nœuds.
Tous les deux ont été réquisitionnés par le gouvernement de Sa Majesté pour le transport des troupes anglaises pendant la guerre de Crimée.
L’Imperatriz prit le nom de Vera-Cruz et l’Imperador, Tampico.

*** L’agent de la Compagnie était M. Vial. On connaît, par la presse, le salaire mensuel de certaines catégories de marins embarqués sur les navires de la Compagnie :
– matelot : 60 francs ;
– timonier : 70 francs ;
– novice : 40 francs ;
– chauffeur, soutier, garçon de salle, cuisinier, boulanger, boucher, à convenir.
Pour l’anecdote, en vertu d’une autorisation préfectorale, c’est M. Bourdeaux, « buraliste des marins » à Saint-Nazaire, qui était chargé de traiter avec les marins qui voulaient s’embarquer et de les faire passer au bureau de la marine aussitôt leur acceptation par le capitaine.

Le 14 avril 1862, le premier paquebot, la Louisiane, quittait le port de Saint-Nazaire pour le Mexique.

Avec cette nouvelle ligne, les passagers pour Santiago de Cuba et du Mexique, dans un temps plus court, arriveront directement à destination et éviteront les dépenses et retards inhérents à l’embarquement à Southampton et au transbordement à Saint-Thomas.
Le transport des marchandises s’en trouvait facilité car la Royal-Mail n’assurait pas ce service.

Mises à Jour : 16/04/2024 – Ajout du diagramme synoptique des tentatives et des établissements des différentes lignes transatlantiques. Nouveau paragraphe sur les apports de cette nouvelle ligne.

A propos Michel-Claude Mahé

Je suis un retraité éternel apprenant. Passionné d'histoire, de dessin, de philosophie, de mathématiques, d'informatique...
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