Notice biographique de Michel Bouquet (1807-1890)


Tous ceux qui pratiquent la recherche dans des archives connaissent ce phénomène : dans un document apparaît un nom, une invention, un courant de pensée et l’on ressent le besoin irrésistible d’en savoir un peu plus. Alors on passe des heures à collecter des renseignements (je ne travaille qu’avec les documents d’époque) et peu à peu on en extrait toute la substance.

C’est ce qui s’est passé pour le peintre Michel Bouquet pour lequel, le travail accompli, une notice biographique me semblait indipensable. Pour vous en parler, j’ai choisi l’article qui lui est consacré dans l’ouvrage de référence de l’époque : le Grand dictionnaire universel du XIXe siècle de Pierre Larousse publié de 1866-1890 (BNF – Gallica). Je me suis permis d’effectuer quelques annotations (sacrilège) pour compléter telle ou telle paragraphe.

Notice biographique de Michel Bouquet (1807-1890)

Michel Bouquet (source : BNF-Gallica)

« BOUQUET (Michel), peintre français contemporain, né à Lorient en 1807 *, élève de M. Gudin, commença à peindre des marines et débuta, au Salon de 1835, par une Vue prise à Lorient. Il s’adonna ensuite à la peinture du paysage proprement dit, choisissant de préférence ses vues en Bretagne, et il remporta une médaille de 3e classe en 1839.

*) Rue des Fontaines, dans la maison qui fait l’encoignure de la rue d’Orléans (maison Jacob). Il est décédé le 18 janvier 1890 à Paris dans sa quatre-vingt-troisième année.
Tout jeune, il entra dans l’administration de la marine, à Lorient, qu’il quitta bientôt pour la peinture.
Il se fixa à Paris vers l’âge de 30 ans. Il n’y revint que de loin en loin. Son dernier voyage eût lieu à l’occasion des fêtes d’inauguration de la statue du Lorientais Victor Massé, en 1887.

Après cette exposition, il se décida, comme beaucoup d’autres jeunes artistes de son temps qu’avaient séduits les œuvres de Decamps et de Marilhat, à faire un voyage en Orient. Il visita successivement la Sicile, la Grèce, l’Asie Mineure, Constantinople, la Moldo-Valachie, la Hongrie, l’Algérie, et rapporta de ces divers pays des croquis d’après lesquels il a exécuté des tableaux à l’huile et des pastels qui ont été très-remarqués; il nous suffira de citer : la Petite mosquée d’Ourlac (près de Smyrne) et la Vue de Monreale, en Sicile (Salon de 1841); la Vue de la rade de Smyrne; en Souvenir du cap Sunium et un effet de Soleil couchant sur les hauteurs du Bosphore, trois pastels du plus brillant coloris, exposés en 1844; la Vue de Jassy (1845); les Portes-de-Fer en Algérie (1846); une Vue prise aux environs de Palerme et les Bords du Danube, pastel (1847); le Soir dans les steppes de la Moldo-Valachie (1848); une Rue de Nicomédie (1857) (?), M. Bouquet a parcouru aussi l’Ecosse, dont il a exposé des vues au pastel d’une fraîcheur exquise (1850). Il n’avait pas renoncé, d’ailleurs, à représenter les sites de sa province natale ; en 1845, il fut chargé par le ministre de l’Intérieur de peindre la Vue de Lorient, et, de 1853 à 1856, il n’a guère exposé que des paysages bretons ou normands. Il a obtenu des médailles de 2e classe en 1847 et en 1848.

Doué d’une facilité peu commune, il réussit particulièrement à saisir les impressions fugitives de la nature, les accidents éphémères de lumière et d’ombre. A dire vrai, il ébauche plutôt qu’il n’achève ; aussi certaines parties de ses paysages manquent-elles de fermeté ; mais il rend bien la transparence des eaux, la légèreté des ciels, la fraîcheur de la verdure. Coloriste brillant, mais sans profondeur, il s’est surtout distingué comme pastelliste.

Il a publié aussi d’intéressants recueils de lithographies, entre autres un album de douze planches représentant des vues prises dans les Principautés danubiennes (Paris, 1840)(?) et deux ouvrages sur l’Ecosse, dont l’un (The Tourist’s Ramble in the Highlands) a paru à Londres en 1850, et l’autre à Paris en 1852. Il a adressé en outre à l’Illustration plusieurs dessins et quatre lettres sur l’Ecosse.

Depuis quelques années, il se livre à peu près exclusivement à des travaux de céramique *: il exécute, sur faïence cuite au grand feu de four et peinte sur émail, des paysages, marines et décorations diverses. Les résultats auxquels il est parvenu dans cet art difficile sont des plus remarquables. Plusieurs de ces faïences ont figuré avec succès aux Salons de 1863, 1864, 1865 et 1866, et aux expositions des beaux-arts appliqués à l’industrie.
Parmi les salons aristocratiques qui ont admis ce genre de décoration, nous citerons celui du duc de Montebello, à Paris. »

*) Il fit de 900 à 1.000 pièces, dont de son propre aveu, la moitié environ a été parfaitement réussie .

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About Michel-Claude Mahé

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