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Je vous invite à une nouvelle conférence :
« Le développement du cyclisme en Loire-Inférieure 1861-1939 »,
le samedi 12 octobre 2024 à 10 h 30 à la médiathèque municipale Barbara, 7, rue du Berry à Montoir-de-Bretagne.
Cette étude a été menée, il y a quelques années, sous la forme d’articles et c’est avec plaisir que je l’ai compilée pour créer ce voyage dans le cadre de la Semaine bleue organisée par le CCAS de Montoir-de-Bretagne et la médiathèque.
C’est un moment privilégié de rencontre et de partage. Je peux, de visu, répondre aux questions et les discussions sont toujours riches d’enseignements.
Premier voyage de l’Impératrice Eugénie du 16 février au 15 avril 1865
La navigation et les escales
Continuons à nous intéresser au paquebot Impératrice Eugénie de la Compagnie générale transatlantique. Il m’a semblé judicieux, après avoir vu les hommes et les femmes constituant son équipage (si, si, quelques-unes étaient présentes à bord), de décrire ses deux premiers voyages.
À défaut de journaux de bord, il m’a fallu patiemment reconstituer ces données à travers la presse locale, nationale voire internationale. Un travail de bénédictin éminemment intéressant, car toutes les informations baignaient dans leur environnement : les ports, les différents trafics, les entrepreneurs et politiques locaux et surtout les remarques que ces derniers formulaient sur les problèmes économiques du moment. Précieuses informations pour avoir une vue d’ensemble du problème.
La ligne (rappel)

La situation politique
La guerre de Sécession est officiellement terminée. L’intervention française au Mexique est en cours. Les nouvelles du conflit et les directives du gouvernement étaient transmises par courrier par les navires de la Compagnie générale transalantique.
Temps de navigation théoriques et distances parcourues

Dessin Michel-Claude Mahé
(Amusons-nous !) Je ne dispose que de quelques jours de départ ou d’arrivée théoriques * et la durée des différents trajets (tableau AD-2). Si on fusionne ces données, on vérifie une bonne adéquation entre celles-ci. On peut donc en déduire grosso modo les temps d’escales. Il restait à quai juste le temps nécessaire, au mieux environ 24 heures à Fort-de-France, pour le réapprovisionnement en charbon ; environ 12 heures à Santiago de Cuba, pour le débarquement des passagers et des marchandises. Il était prévu 5 jours d’escale possibles à Vera-Cruz.
*) Les jours d’arrivée et de départ étaient nécessairement très fluctuants du fait des aléas de la navigation, principalement les conditions de mer. Un entrefilet dans le Moniteur de la Martinique nous donne une indication pour ce premier voyage : « Il passera à Fort-de-France du 1er au 3 mars prochain, et y reviendra prendre, du 25 au 26 du même mois, ses passagers pour l’Europe. » Il était donc attendu à Fort-de-France dans une plage de 3 jours en provenance de Saint-Nazaire et 2 jours en provenance de Santiago de Cuba.
Voyage aller

(1) La Direction générale des postes a avisé le public que l’Impératrice-Eugénie qui devait partir de Saint-Nazaire, pour le Mexique, le 16, ne partira que le 17. Le départ a eu lieu à 18 h.
(2) 107 Passagers dont 20 pour la Martinique : MM. Roques ; Rimmer ; Melhié ; Brosseau ; Métois ; Saint-Omer Roy fils ; de Caillebot Lassalle ; Blanchard, conseiller à la cour impériale ; Demange * ; Trouvé ; Guichotte ; Phelipot ; N. Montès ; L. Hachard ; M. et Mme Casadavant ; M. et Mme E. de Monthemer ; Melle Louise Larry et un domestique.
*) Un nom bien connu à Nantes, simple coïncidence peut-être
(3) 850 tonneaux de marchandises diverses.
(4) Arrivé à Fort-de-France le 4 mars, à midi, il a continué sa route pour le Mexique le 6, à six heures du matin, après avoir reçu, en 27 heures, 1,210 tonneaux de charbon *, ainsi que les vivres et les provisions nécessaires à sa traversée.
*) (Amusons-nous !) En supposant que la totalité du réapprovisionnement de 1,210 tonneaux soit dépensée pendant les 15,5 jours de voyage à 10,2 nœuds, sa consommation aurait été de 78,1 t/j pour 83,5 t/j prévues.

Voyage retour

(1) Le paquebot est entré à Santiago de Cuba le 24 mars. Il repartira le lendemain matin, 25 mars, pour la Martinique et Saint-Nazaire. Il a été retenu à la Vera-Cruz, jusqu’au 19 mars, par une tempête du Nord qui ne permettait aucun mouvement sur rade.
(2) 7 Passagers embarquant à Fort-de-France pour Saint-Nazaire : MM. Bonnin, enseigne de vaisseau ; Kératry, sous-lieutenant d’infanterie de marine ; Wagner ; Manuel Molina ; Pierre Follain ; Ernest Follain ; Mme Caroline Follain.
(3) 147 passagers en transit pour Saint-Nazaire.
(4) 204 passagers ont débarqué à Saint-Nazaire.
(5) La cargaison comportait 180 000 piastres et 150 tonneaux de marchandises diverses.
(9) Le paquebot Impératrice-Eugénie est arrivé à Saint-Nazaire le 15 avril à 7 heures 30 du matin.
On peut déduire les temps suivants :
Départ Vera-Cruz le 19 mars 1865 ; arrivée à Saint-Nazaire le 15 avril 1865 ; il s’est écoulé 27 jours.
Entre son départ de Saint-Nazaire le 17 février 1865 et son retour le 15 avril 1865, il s’est écoulé 57 jours soit 1 mois et 26 jours.
On en déduit que le voyage Saint-Nazaire à Vera-Cruz a duré 30 jours et qu’il est arrivé probablement à Vera-Cruz le 15 mars en adéquation avec le tableau AD2.
Le voyage s’est bien passé. Son arrivée le 19 avril au lieu du 15 à Saint-Nazaire est imputable à la tempête de Vera-Cruz qui a bloqué tout mouvement sur rade. Il existe une différence entre les passagers annoncés embarquant à Fort-de-France (147) et ceux débarquant à Saint-Nazaire (204). Peut-être des militaires embarqués à la dernière minute.