L’usine Le Polystyrène a fermé, mon père trouva un emploi aux Fonderies de Saint-Nazaire à Penhoët. Probablement pour éviter des frais de transport trop importants nous déménageâmes à Penhoët au Pré Gras.
Le quartier de Penhoët
C’était le quartier populaire par excellence, habité essentiellement par des ouvriers du Chantier naval et de Sud-Aviation les deux plus gros pourvoyeurs de travail de Saint-Nazaire.
Le chantier naval (1) « Les Chantiers de l’Atlantique », créé en 1955 par la fusion des Ateliers et Chantiers de la Loire et des Chantiers de Penhoët, construisait à cette époque l’escorteur rapide Le Bourguignon et le pétrolier Esmeralda. Il employait près de 10000 personnes et lors de la débauche, au coup de corne, une masse, une nuée de piétons et de cyclistes se ruait dans les rues de Penhoët.
La concentration des cafés (2) Rue des Chantiers, avenue de Penhoët et rue de Trignac était considérable. Ils étaient touche à touche. On n’en comptait pas moins d’une centaine.
Les verres étaient alignés sur le comptoir. Les gars entraient, en quelques secondes buvaient un, deux voire trois verres d’affilée et couraient prendre leur car. Ils payaient à la quinzaine et ponctionnaient ainsi une partie de leur paie, en espèces, remise de main en main avec le bulletin de paie. Lorsque l’état a imposé le versement des salaires dans des comptes bancaires, dans les années soixante, nombre de femmes découvrirent ainsi le salaire réel de leur mari.
Pour faire venir la main-d’œuvre de la Brière, de la presqu’île guérandaise des cars étaient mis à la disposition des ouvriers. C’était l’un des leurs, moyennant un petit pécule, qui les conduisait. Et c’était un long défilé de cars vert, les cars de la Brière, bondés et pressés qui remontaient la rue Albert Thomas et laissaient derrière eux une fumée bleue et âcre.
Avenue de Penhoët il y avait « Les Fonderies de Saint-Nazaire » (3) où travaillait mon père.
Le sulfureux Pauvre Diable (4) où les américains passaient des soirées coquines. Je ne l’ai pas connu en exploitation. A cette époque c’était une ruine.
La place du marché de Penhoët où le mercredi et le samedi de nombreux marchands faisaient des affaires. J’aimais particulièrement écouter les camelots débiter leurs boniments.
On y trouve encore de magnifiques halles (5), datant de 1877 et rappelant les halles de Baltard. Elles étaient situées dans le centre ville du Second Empire avant d’être démontées et réinstallées à Penhoët, en 1936. C’est le plus ancien édifice public de Saint-Nazaire encore utilisé.
Les bains douches municipaux (6) qui fonctionnaient surtout avec la cité du Pré gras (7) car les bungalows étaient dépourvus de salle de bain.
Les premiers logements de cette cité furent ceux des ouvriers écossais venus avec John Scott en 1862 pour implanter un chantier naval à Penhoët.
Juste après la guerre, dès 1945, on y installa des bungalows dans l’attente de la reconstruction de la ville anéantie par les bombardements. Un provisoire qui perdura jusqu’en 1970.
Chaque bungalow était séparé par le milieu en deux appartements avec une porte d’entrée sur les pignons. Pas de salle de bain, les toilettes étaient dans la cour. Le nôtre (8) portait le n°1033B.
Notre impasse (9) était bordée à gauche et à droite de bungalows posés dans leur longueur, à droite deux maisons Scott (10) avaient perdurées. Elle se terminait sur un terrain vague (11), notre aire de jeu favorite, bordé par un ancien terrain militaire allemand (12) que nous appelions «La côte » avec des casemates recouvertes de végétation, derrière celui-ci le chantier naval.
J’ai habité au Pré Gras jusqu’à mes 9 ans, puis nous avons déménagé à St Nazaire.
J’aurais aimé voir des photos de cette époque (mais bien sûr il n’y en n’a pas) car mes souvenirs sont vagues. Je me souviens du bungalow, des toilettes au fond du jardin, de la buanderie collective ou chauffaient les lessiveuses (le lundi), de la place du marché, de l’école tout près et de la salle des fêtes où on allait au bal !
On jouait sur la chaussée où ne passaient que des vélos et parfois la charrette à cheval du marchand de charbon.
L’été mon père allait chercher des pains de glace sur son vélo…
Bonjour Monsieur, je me souviens d’un Alexandre Roussel et de sa sœur (peut-être Jocelyne) qui habitaient presque à l’entrée de notre rue (la maison jouxtait celle du « vieux gars »). Leurs parents avaient déménagé pour tenir une épicerie il me semble. Peut être est-ce vous ?
Oui c’est bien nous. Je suis Jocelyne, mon frère Alexandre est décédé il y a quelques années. J’habite en Ardèche et ma soeur aînée Carmen habite toujours St Nazaire.
Effectivement il y avait le « vieux gars » au tout de notre barraque.
Mes parents ont tenu un épicerie à St Nazaire pendant quelques années, c’est pourquoi nous avons déménagé (ils sont maintenant décédés tous les deux)
Votre nom me dit quelque chose, nous étions peut-être à l’école ensemble : je suis de 1951.
J’ai des souvenirs assez flous de mon enfance et j’aurais bien aimé revoir le quartier mais je pense qu’il n’en reste pas grand chose. Je me souviens des halles et du marché, aussi d’un terrain de foot et d’une salle des fêtes où il y avait des bals.
Bonjour Madame, heureux de vous écrire après de si longues années. Je suis moi aussi de 1951, mais nous n’étions pas à l’école ensemble car j’étais dans une école privée de garçons. Je me souviens que nous jouions ensemble, nous avions alors 7 ou 8 ans.
Du lotissement proprement dit il ne reste rien. Le quartier a beaucoup changé. Les halles, les bains douches sont toujours là ; le marché n’existe plus.
Amicalement
je recherche pour ma genealogie la famille Lerat qui etait ouvrier du chantier naval et loge a Penhouet je venais en vacances dans les annees 1962/1967 merci si vous pouvez m aider (le fils se nommait Jean Claude)
PATRIZIA
Bonjour, je vais inclure votre demande dans ma lettre d’information du mois de septembre à destination de mes lecteurs. Pourriez-vous me transmettre un numéro de téléphone pour qu’ils puissent directement vous joindre ? Bon après-midi, Michel-Claude.
0660386545
OK merci !