IL

IL

D’où vient-il ? Où est-il ? IL marche rapidement dans le long couloir de l’aéroport. Il est sûr d’être en Asie, bien que rien ne l’indique clairement. À sa droite, il peut voir, par la grande verrière qui court tout le long du couloir, la piste et les avions.

IL presse le pas, il est seul, c’est curieux d’être seul ainsi. Où sont les autres passagers ? Pourquoi cette pensée ne l’inquiète pas outre mesure ?

Loin devant, il devine un petit point rose près de la verrière. IL presse encore le pas, le claquement de ses talons résonne sur le sol blanc presque éblouissant.

Au fur et à mesure qu’il avance, le petit point rose se précise et lorsqu’il arrive non loin, il voit : debout, souriante, une petite fille de sept à huit ans peut-être, de type asiatique, chevelure noire coupée au carré, habillée d’une robe rose à larges bretelles et d’un corsage blanc. Elle est pieds nus.

Elle tend son bras vers lui pour lui donner la main.

« Viens ! dit-elle, je t’attendais. »

IL lui prend la main, elle l’entraîne et ils se retrouvent à l’instant dans une rue bordée d’échoppes, vivante, bruyante, remuante, grouillante, foisonnante. Les parfums qui s’en émanent le gênent, l’empêchent de respirer, il suffoque.

IL se réveille brusquement, s’assoit sur son lit. Tout est calme. Il entend la douce respiration de sa femme endormie à côté de lui. Quel drôle de rêve, pense-t-il. Il s’allonge à nouveau et s’endort…

Où diable est-il ? Ah oui ! dans l’aéroport. Il peut voir, par la grande verrière qui court le long de ce long corridor au sol blanc presque éblouissant, la piste et les avions. Il est presque certain d’être en Asie bien que rien ne l’indique.

IL presse le pas, ses talons martèlent le sol. Dieu que ce corridor est long !

Loin devant, il voit le petit point rose près de la verrière. Il presse encore le pas. Au fur et mesure qu’il avance, il se précise : elle est là ! debout, souriante, pieds nus, la petite fille de sept à huit ans de type asiatique, chevelure noire coupée au carré, habillée d’une robe rose à larges bretelles et d’un corsage blanc. En souriant, elle tend son bras vers lui pour lui donner la main.

« Viens ! dit-elle, je t’attendais.

IL lui prend la main, elle l’entraîne dans une maison, à l’étage. Celui-ci est ouvert à sa périphérie et donne sur un jardin d’arbres exotiques. La maison est entourée d’une grille ouvragée avec un mur de soubassement en pierre.

Il est assis sur le sol couvert de nattes. Autour de lui, la couleur dominante est le vert. Le rose de la robe de la fillette assise en tailleur contraste avec l’ensemble. Elle lui sert un repas et lui assure qu’elle a pris grand soin de bouillir l’eau pour qu’il ne soit pas malade. Il est vraiment bien, en sécurité.

IL s’éveille, c’est déjà le matin… Il attend déjà la nuit suivante.

Enfin ! il y est ! dans ce long corridor au sol blanc presque éblouissant de cet aéroport. IL court, il court, le bruit de ses pas résonne comme dans une cathédrale. La grande verrière semble courir avec lui, il ne voit même plus les avions sur la piste. Où est-elle ? Ce corridor est vraiment très long !

Enfin, loin devant, il voit un petit point rose. Au fur et mesure qu’il avance, il se précise: oui elle est là ! debout, souriante, pieds nus, la petite fille de sept à huit ans de type asiatique, chevelure noire coupée au carré, habillée d’une robe rose à larges bretelles et d’un corsage blanc. En souriant, elle tend son bras vers lui pour lui donner la main.

« Viens ! dit-elle, je t’attendais.

IL met un genou à terre, il lui prend ses mains. Il ne peut pas vraiment distinguer son visage. Elle lui sourit.

– Qui es-tu ? lui demande-t-il.

– Mais je suis ta maman ! »

IL se réveille brusquement, s’assoit sur son lit, s’allonge à nouveau, il veut se rendormir ! Il veut retourner là-bas ! Les yeux grands ouverts dans le noir, il se sent frustré, dépossédé d’un rêve, de son rêve, d’un beau rêve. Elle était si près, si près… Une colère sourde l’envahit puis une tristesse infinie s’invite dans son âme. Il pleure doucement sans bruit. Il se tourne, se retourne. Il lui est impossible de retrouver le sommeil.

Ni cette nuit, ni les suivantes, il n’a pas pu rejoindre la petite fille de sept à huit ans, de type asiatique, chevelure noire coupée au carré, habillée d’une robe rose à larges bretelles et d’un corsage blanc.

Montoir de Bretagne 1er mai 2013

Révision 04-10-2010

A propos Michel-Claude Mahé

Je suis un retraité éternel apprenant. Passionné d'histoire, de dessin, de philosophie, de mathématiques, d'informatique...
Cet article, publié dans Essais et nouvelles, est tagué . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.