Petite histoire du marché de Penhoët

Petite histoire du marché de Penhoët

C’est à partir du 2 mars 1921, qu’un marché d’approvisionnements a été établi à Méan-Penhoët  sur le terrain situé entre l’établissement de bains-douches et le poste de police. Il se tenait les mercredi et samedi de chaque semaine de 8 heures à midi. Les heures d’ouverture et fermeture du marché se faisait par le service de police au moyen d’un son de  cloche.

Ces jours là, la vente sur la voie publique, en dehors du marché, était formellement interdite avant et pendant sa durée  ceci pour éviter la « chine » , certains marchands pendant les heures de marché, allaient de porte en porte offrir leur camelote.

Il déménagea en 1933, à titre d’essai dans l’ancien bâtiment de la Lyre de la Loire, une société de musique, mais il se révéla bientôt trop étroit et les vendeurs durent s’installer en plein air. Les habitants alors demandèrent, par pétition, la construction d’un nouveau marché.

Les halles de Saint-Nazaire furent érigées en 1877  (A-3) et (B)  en face du palais de justice (A-2). À cette époque Saint-Nazaire comptait 18 000 habitants.

Sous l’administration de M. Brichaux, en 1912, on avait déjà songé à les agrandir. Un immeuble contigu au marché couvert  avait déjà été acquis.

En 1933, la population de Saint-Nazaire ayant atteint le chiffre de 40 000 habitants, les halles étaient insuffisantes tant en dimensions, hygiène et propreté. Les vendeurs étaient obligés de s’installer dans les rues de chaque côté, sur une grande distance, gênant la circulation.

Pour l’hygiène et la propreté, je cite : « L’hiver, les poissonnières grelottaient devant leurs brouettes ou leurs tables. Les détritus de toutes sortes, les déchets de vente se plaquaient au sol, s’y adaptaient grâce à la gelée… L’été c’était épouvantable. Quand le soleil dardait ses rayons sur cette voie publique qui s’allonge entre le palais de Justice et les locaux où s’entassent les marchands assez riches pour se mettre à l’abri, tout le long des éventaires la terreur régnait. Le poisson mort se décompose si vite ! »  La nécessité de leur agrandissement devenait impérieuse.  Les marchés avaient lieu le dimanche, le mardi et le vendredi.

Le projet d’un nouveau marché couvert fut confié à M. Claude Dommée, architecte nazairien.

Photo A – Plan de Saint-Nazaire en 1877 
(1) Mairie, (2) Palais de justice,(3) Les halles, (4) La gare, (5) Compagnie générale Transatlantique.
 
 
PalaisJusticeEtHalles001Photo B – Le palais de justice et les halles de Saint-Nazaire.
 
 
 PenhoetEn 1924WordPressPhoto C – Plan de Penhoët 1924(1) Groupe scolaire ; (2) Église de Méan ; (3) Les Bains-douches ; (4) Calvaire de Méan ; (5) Le marché ; (6) L’étang de la croix de Méan.

Profitant de construction de nouvelles halles à Saint-Nazaire les anciennes furent démontées, transportées à Penhoët et rebâties (C-5) près des bains-douches (C-3).  Le calvaire de Méan (C-4) fut déplacé.

Le nouveau marché couvert de Penhoët fut inauguré le dimanche 27 septembre 1936, à 11 h 00, à l’occasion des fêtes organisées par le comité de quartier Méan-Penhoët sous la présidence d’honneur de M. Blancho, sous secrétaire d’État à la Marine nationale, député-maire de Saint-Nazaire et des quatre conseillers municipaux penhoëtins qui appartenaient presque tous à l’Union Méan Penhoët.

Le coup d’envoi fut donné le samedi 26 septembre à 20 h 30 par une retraite aux flambeaux qui débuta rue Albert Thomas, parcouru les principales rues et se disloqua en face de l’Union Méan Penhoët suivi d’un bal populaire dans la salle des fêtes rue Albert Thomas.

Le lendemain, le réveil se fit à 7 h 30 par des fanfares qui parcoururent les rues pour donner le signal des réjouissances de la journée : concours de pêche à la ligne à l’étang de la Croix de Méan (C-6) organisé par la section de la Gaule ; marche ; course pédestre, la Coupe des Halles, organisée par l’Union Sportive Ouvrière Nazairienne avec la participation des clubs nantais, sur environ 4 kilomètres, classement par 4 hommes de chaque club qui gagnera ; deux courses cyclistes avec le concours du Vélo-Club Nazairien : le matin, le Petit Prix de Penhoët épreuve réservée au coureurs de troisième et quatrième catégorie avec 23 engagés qui eurent à couvrir 60 kilomètres et l’après-midi le Grand Prix de Penhoët course régionale à tous les coureurs licenciés, sauf amateurs, 29 engagés sur 100 kilomètres ; exposition de pigeons ; exposition de la Société des Bateaux Modèles dans les nouvelles halles, cette dernière a eu beaucoup de succès car 1500 personnes ont admiré les modèles, miniatures et tableaux ; lâcher de pigeons et inauguration officielle des halles ; vin d’honneur ; concerts musicaux ; exhibitions gymniques par les garçons et les filles de l’U.M.P, ces dernières ont eu un franc succès en se faisant tant applaudir à Méan et Penhoët  ; courses aux tonneaux ;  courses de canards sur le Brivet ; concours de gourmandises ; voyage d’une délégation de marocains sous le signe d’Hall’Ah par Pampan Gambille et sa troupe ; sans oublier le concours de balcons et devantures fleuries et illuminées ainsi qu’un grand nombres de forains, manèges, loterie, tir, etc.

 Oo–oO

 A l’heure où j’écris, il se tient toujours, le mercredi et le samedi,  sur la place, sous les halles, près des bains-douches en face le Pré-gras.  Il a perdu toute son importance.

Le mercredi et le samedi midi, dès la sortie de l’école, je faisais une halte au marché. En arrivant, il m’arrivait souvent d’être hélé par un marchand de fruits et légumes de Penhoët. Il connaissait mes habitudes et se tenait près de son camion.

« Eh petit ! tu peux me descendre deux caisses de tomates, j’ai mal aux reins ce matin ! »,  je m’exécutais et reprenais mon errance.

Dans les années soixante le marché était très important. Les halles et la place tout entière étaient occupées par les marchands.

J’aimais déambuler entre les étals ; entendre les cris des marchands, les « À la fraîche ! à la fraîche » de la poissonnière, les « Ils sont beaux mes légumes ! ils sont beaux mes légumes ! » ; me laver les mains à la fontaine, au centre de l’édifice, avec son bassin ovale ornée d’une mosaïque orange.

Sous les halles l’alimentaire : crémeries, boucheries, poissonneries, les vendeurs de légumes etc. Je faisais une halte à la  marchande de miel car il y avait toujours quelques bonbons ronds offerts à la clientèle dans une petite coupelle sur son étal. Maman y achetait très souvent des nonettes, petits gâteaux ronds à base de pain d’épice.

Sur la place, côté rue, les vêtements, les chaussures Saïz qui possédaient un magasin dans Penhoët. Sa technique de vente était particulière et les prix sans concurrence. Les chaussures étaient mises en vrac sur une bâche, à charge au client de retrouver une paire de la même pointure.

Les camelots, ah ! les camelots, j’en ai passé du temps à les écouter, petit théâtre du pauvre,  avec leur verve si particulière, tutoyant le public, s’adressant aux femmes par des « mes chéries », « mes colombes», cela me plaisait beaucoup. Les ustensiles qu’ils présentaient me paraissaient si faciles à utiliser, si utiles et je n’étais pas étonné de voir toutes ces mains, tenant un billet, se tendre si facilement.

Bien souvent j’en oubliais l’heure. Maman s’inquiétait de me voir toujours arriver toujours fort tard et elle en avait fait part au directeur de l’école M. Pény. Celui-ci ayant fait sa petite enquête, peut-être simplement m’avait-il vu déambuler entre les étals, avait vite découvert ma petite manie. Un midi en rentrant dans la classe il m’accueillit avec un avec « Tiens voilà le camelot ! » et me pria de rentrer chez moi plus tôt.

Note : Toutes les informations sont vérifiées et référencées par des notes mais elles ont été supprimées pour la publication sur le Web .

A propos Michel-Claude Mahé

Je suis un retraité éternel apprenant. Passionné d'histoire, de dessin, de philosophie, de mathématiques, d'informatique...
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Un commentaire pour Petite histoire du marché de Penhoët

  1. Diop dit :

    Superbe et vivant. Intéressant.

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