Articles connexes :
L’Harmonie Marceau (1923-1930).
L’Harmonie du Chantier de Penhoët (1930-1938).
Son fonctionnement au sein du Chantier.
La place de l’Harmonie du Chantier de Penhoët dans le paysage culturel nazairien.
Albert Thiry (1886 -1966)
Albert Thiry, compositeur et chef d’orchestre, est né le 28 mars 1886 à Warmerville, département de la Marne. Il a trouvé la mort, à pied, après un choc avec un tramway le 9 décembre 1966 à Genève, Suisse.
Il fit ses études au Conservatoire national supérieur de musique de Paris, dans la classe de Xavier Leroux (1863-1919) et Paul Paray (1886-1979).
Il dirigea l’Harmonie l’Avenir Yverdon-les-Bains, Yverdon , Suisse ; l’Harmonie du Chantier de Penhoët , Saint-Nazaire, Loire-Atlantique ; l’Harmonie de Saint-Servan-sur Mer et de l’Harmonie de Laval de 1958-1966.
En xxxx, en première noce, il avait épousé Louise Marchal dont il eut trois fils : Raoul, Roger et Jean.
Harmonie du Chantier de Penhoët
Il était déjà venu à Saint-Nazaire, en septembre 1926, avec la Musique municipale d’Yverdon (70 exécutants). Sous sa direction, elle avait donné un concert place Marceau. Programme : 1. marche solennelle, Luigini ; 2. Grand air varié pour baryton, Langlais ; 3. Constellations, valse, Reynaud ; 4. Sélection sue Lohengrin, Wagner ; 5. Au Jura, Albert Thiry.
Dans le courant de l’année 1932 ou au premier semestre 1933, il prit la direction de l’Harmonie du Chantier de Penhoët. Cette dernière, outre ses fonctions au sein du Chantier de Penhoët : d’animer les différentes manifestations (distribution des prix, lancements de navires etc.) et réceptions ; d’assurer un développement culturel des salariés par l’Ecole de musique, elle prêta son concours aux manifestations organisées par la ville et aux différentes œuvres de Saint-Nazaire.
En 1933, Il habitait alors 92, rue Villès-Martin à Saint-Nazaire, il épousa en seconde noce Mlle Alice Halmi, sans profession, d’Yvonaud (Suisse) ; le couple n’eut pas d’enfant.
Selon les sources à ma disposition, c’est en 1934 que l’on entend parler de l’orchestre Armorchestra, composé d’éléments nazairiens. Il donna concert le 15 juillet à 21 heures, au hall des informations, de La Baule-les-Pins, sous la direction de M. Albert Thiry.
Programme : 1. Ouverture des Joyeuses commères, de Windsor, Nicolay ; 2. Suite orientale, en quatre parties, de Popy : a) Les Bayadères, b) Au bord du Gange, c) Les Almées, d) Patrouille ; 3. Chant russe, pour violoncelle solo et orchestre, de Ed. Lalo (violoncelle solo : M. Villa, prix d’excellence du Conservatoire de Nantes) ; 4. Venus et Adonis, romance (violon et solo : M. Ovaire, premier prix du Conservatoire de Nantes) ; 5. Petite suite, en quatre parties, de Debussy : a) En bateau, b) Cortège, c) Menuet, d) Ballet.
On le retrouve toujours à la Baule, au hall des informations et du tourisme, le mercredi 08 août 1934, à 21 h 30, pour un concert, mais présenté sous le vocable « Vigentuor Armorchestra ».
Programme : 1. Rosamunde, ouverture, F. Schubert ; 2. Ballet d’Isoline, Messager ; 3. Trois petites pièces : a) Pendant la Cueillette, P. Wachs, b) Élégie, X. Leroux, c) Gracieux Sourire, Ed. Missa ; 4. Histoire, J. Ibert ; 5. Chanson triste, pour violoncelle et orchestre, Lalo ; 6. Jeanne d’Arc, ouverture, Verdi.
Selon le chroniqueur : « La tenue de soirée étant exigée, il y eut de fort belles toilettes féminines. ».
Toujours au Hall des informations de la Baule, sous les auspices de M. Lajarrige, le 22 août 1935, à 22 heures, l’Armorchestra (20 exécutants) donna concert après une conférence par le docteur Cattier, président fondateur du groupe des Médecins Amis de La Baule. Le sujet traité : Le soleil, la plage, la baigneuse. Là… la tenue de plage était recommandée.
Armorchestra interpréta : Les grottes de Fingal, Mendelsshon ; des airs espagnols ; Les Chansons russes, Rolland ; Chouchette ; A. Thiry.
Il se fit entendre lors de l’inauguration de l’École de Plein Air*, ancien château d’Heinlex, le 28 juin 1936. On dit alors que cet ensemble harmonieux a été constitué par M. Thiry pour la radio et regroupe les meilleurs professionnels et amateurs de Saint-Nazaire. Armorchestra, créé en 1934, a dû être étoffé pour cette idée de retransmission de concert car la première réunion de préparation a eu le 23 juin 1936.
* L’Inspection médicale des écoles, souhaitée dès 1922 par M. Blancho, s’évertuait à dépister chez les jeunes élèves les cas où un état physique trop fragile pouvait faire craindre pour leur santé. Dans ce cas, ils faisaient un stage de trois ou quatre mois à l’École de Plein Air puis retournaient dans leurs anciens établissements après avoir fortifié leur santé. L’Ecole hébergeait une quarantaine d’enfants des deux sexes dans deux bâtiments séparés.
C’est sous l’égide du Radio-Club de Saint-Nazaire, qui avait déjà un pied dans la place en ayant obtenu cinq minutes de causerie quotidienne, que des concerts commence à être radiodiffusés à partir de Saint-Nazaire sur l’émetteur Rennes-Bretagne (L. 288 m – P. 40 kw). (Un article est en préparation sur ce sujet)
En décembre 1936, dans le cadre de conférences-concerts, sur les musiciens des XVIIe et XVIIIe siècles, il parla de Beethoven. Elles étaient organisées par M. Laurent Pradier, principal du collège Aristide-Briand et M. Delattre de l’École de musique, dans le but de développer chez les jeunes le goût et la connaissance de l’art musical.
Il fut nommé en 1938, dans les Palmes académiques, Officiers de l’Instruction publique.
En 1940, il donnait des leçons d’harmonie et de composition, préparait au professorat dans les lycées et collèges et admission aux classes d’harmonie du Conservatoire de Paris. Il habitait alors la villa Géorama, boulevard Albert 1er à Saint-Nazaire.
Il semble qu’il ait passé les années de guerre dans la région parisienne.
Albert Thiry a réussi pleinement son séjour à Saint-Nazaire : il amena l’Harmonie du Chantier au plus haut niveau ; participa ou offrit aux nazairiens des spectacles de qualité et œuvra pour le rayonnement culturel de Saint-Nazaire, entre-autres, avec Armorchestra à travers les concerts radiophoniques.
Orchestre d’Harmonie de Laval – 1958-1966
Son recrutement se fit devant un comité, réunit pour la circonstance par la municipalité, composé de personnalités et des chefs de pupitre de l’harmonie. Il y eu plusieurs candidats qui passèrent un entretien et dirigèrent l’orchestre. Il a surpassé tous les autres.
Avant son arrivée l’orchestre ne bougeait pas. Avec lui, l’harmonie se lança dans les concours nationaux et internationaux avec succès et Albert Thiry l’amena au plus haut niveau.
Selon ceux qui l’ont connu, c’était un personnage, très vivant et très simple malgré son statut de compositeur connu et respecté. Il avait beaucoup de tact : si quelque chose ne marchait pas lors d’une répétition, il s’adressait au pupitre, jamais individuellement.
Il savait écrire pour les artistes amateurs, la plupart du temps simplement et il était reconnu qu’il avait, dans ses mouvements et accentuations, une façon particulière d’interpréter une œuvre. Lorsqu’il dirigeait il avait beaucoup de prestance, ses mouvements étaient souples et agréables.
Il a quitté l’harmonie atteint par la limite d’âge et s’est installé à Genève (suisse) où il a trouvé la mort, à pied, après un choc avec un tramway le 9 décembre 1966.
Une rue porte son nom à Laval ; Saint-Nazaire, quant à elle… l’a oublié.
Son œuvre
Œuvres jouées par l’Harmonie du Chantier de Penhoët avant 1938 :
Normandie, marche.
En avant toujours.
Allegro de concert.
Au Jura.
Chouchette, marche.
Irisée, valse.
Trois images.
L’infidèle Colombine, un mimodrame en un acte, sur un argument de René Staub : musique de M. Albert Thiry.
Les dates indiquées sont celles des publications.
1949 Stavia, ouverture.
1952 – Danses Polovtsiennes. Danses Polovtsienne du Prince Igor.
1952 – Fête à la Baillie, fantaisie pastorale.
1953 – Images de France : Suite pour harmonie et fanfare :
1. Le château de Montsoreau (Anjou),
2. La chapelle de Saint Druon (Champagne),
3. Le Petit Trianon (Ile de France),
4. À Auray, après le Pardon (Bretagne).
1957 – La Forêt chante.
xxxx – Bonjour, Saint-Nazaire.
xxxx – Fantaisie Ballet.
xxxx – Irisée, valse.
xxxx – La Bergère et le Soldat, ouverture.
xxxx – La Chambre des enfants, suite :
1. le petit Pierrot,
2. Annie et son polichinelle,
3. Le jardin de Tineke,
4. Une terrible histoire d’Alain,
5. Chut !…Kathy s’endort….
xxxx – La Côte aux Fées.
xxxx – La valse de bois.
xxxx – Marielle, ouverture.
xxxx – Ouverture de concert.
xxxx – Ouverture pour une fête populaire.
xxxx – Ouverture Provençale.
1960 – Suite poétique :
1. Rondel,
2. Fabliau,
3. Bucolique,
4. Dithyrambe.
1961 – Petite symphonie folklorique en quatre chansons pour harmonie :
1. Il cout le furet,
2. À la claire fontaine,
3. La limousine,
4. Finale con variationi, Ah ! vous dirai-je maman !
xxxx – Scènes sentimentales.
xxxx – Suite picturale.
xxxx – Sur la lande fleurie.
xxxx Symphonietta.
1964 – Trois pièces brèves, suite :
1. Coquetterie (Scherzo-valse),
2. Douceur du Soir (Andante),
3. Sérénité.
xxxx – Messe brève la-mineur.
1959 – Dimanche matin : Solo pour clarinette ou saxophone sib avec piano.
1961 – Caprice : pour cornet ou trompette avec piano.
1968 – Suite picturale : En trois tableaux :
1. La veillée des chevaliers,
2. Le cloître abandonné,
3. La danseuse au tambourin.
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