Jean Cadayé et la direction artistique – Les fêtes de La Baule

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Jean Cadayé et la direction artistique – Les fêtes de La Baule – 30 et 31 juillet, 1er août 1927

PlanLaBauleLes nouvelles gares de La Baule-Escoublac et La Baule-les-Pins.
À titre indicatif, aperçu de l’établissement des lotissements – Référence : La Baule – AVAP – Diagnostic.

M. Louis Lajarrige*, ayant fait construire le lotissement du bois d’Amour, craignit que la voie ferrée ne gênât l’accès aux bains de mer. Il intervint auprès de la Compagnie du Chemin de fer de Paris à Orléans pour modifier le tracé** entre Pornichet et Le Pouliguen. Deux nouvelles gares furent construites : La Baule-Escoublac*** et La Baule-les-Pins****.
À l’occasion de leur inauguration, de grandes fêtes furent organisées à La Baule les 30 et 31 juillet et le 1er août 1927*****. M. André Tardieu, ministre des Travaux Publics a présidé ces manifestations.

* M. Louis Lajarrige, homme politique parisien, était à cette époque le secrétaire général du journal « Le Journal » et président du comité d’organisation de ces fêtes. Le maire de La Baule était Le comte de Lapeyrousse.
** Cette affaire mériterait un développement plus important. En 1911, le conseil municipal avait déjà émis, à l’unanimité, un vœu pour la modification du tracé. Le 14 décembre 1922, il a voté, à l’unanimité, le déplacement de la voie ferrée.
*** Architectes, MM. Pons et Grave.
**** Architecte, M. Colin.
***** Programme de ces fêtes :
Samedi 30 juillet.
De 21 heures à 23 heures, concerts par l’Union Musicale de La Baule, place de la nouvelle gare de La Baule et par l’Harmonie Marceau de Saint-Nazaire, avenue Saint-Georges ;
23 h. 40, arrivée de M. André Tardieu, ministre des Travaux Publics et des invités par le train spécial de la Compagnie des Chemins de Fer d’Orléans, gare de La Baule-Escoublac.
Dimanche 31 juillet.
8 heures 30 à 9 heures 45, distribution de bons de pain et de viande aux indigents de la commune et concours de ballons pour les enfants .
10 heures, inauguration de la gare de La Baule-Escoublac, suivie de lâchés de pigeons par les sociétés colombophiles de Saint-Nazaire ; concert par la musique du 65e d’infanterie .
10 heures 15, pose de la première pierre du boulevard de Mer devant relier Pornichet à La Baule (travail réalisé par l’entreprise Dodin de Nantes).
10 heures 45, inauguration de la gare de La Baule les Pins ; société des cors de chasse « Le Rallye Troyen », dans le bois d’Amour.
11 heures, grand vin d’honneur au parc des Dryades (Théâtre de verdure), offert au ministre des Travaux Publics et
aux invités par le comité des Fêtes ; musique des Équipages de la Flotte de Brest et la Schola Cantorum de Saint-Nazaire.
Programme :
1. La Marseillaise (Rouget de l’Isle), musique des Équipages de la Flotte, chef, M. Boher, sous-chef, M. Ruret ; 2. Ballet des deux pigeons (Messager), musique des Équipages ; 3. a) Brunette, chanson du XVIe siècle ; b) Chanson du XVIIIe ; chœurs mixtes a capella par la Schola Cantorum de Saint-Nazaire, directeur, J. Cadayé, de l’Opéra-Comique ; sous-directeur, M. Delattre, professeur au Collège de Saint-Nazaire ;
4. Hymne au soleil, (Beethoven), chœurs mixtes et orchestre, par la musique des Équipages et la Schola Cantorum .
12 heures 30, déjeuner au Casino municipal de La Baule, sous la présidence du ministre, offert par la municipalité ;
12 h. 30 à 13 heures, hall du Casino de La Baule, concert |par la musique du 65e d’infanterie, de Nantes, chef M. Auradou .
15 heures, Place du Théâtre de la Baule-les-Pins, (anciennement Place du Marché), dans le Bois d’Amour, Carmen, opéra-comique en quatre actes de Georges Bizet ;
18 heures 30 à 19 heures 30, concert, place de la Vieille gare en bois, par la musique du 65e d’infanterie ;
21 heures, grande fête de nuit, à La Baule-les-Pins, bois d’Amour, grand concert par la musique des Équipages de la Flotte de Brest, chef M. Boher.
Programme :
1. Ouverture de Tannhäuser, (Wagner) ; 2. Peer Gynt, (Grieg), a) Le matin, b) La mort d’Ase, c) Danse d’Anitra, d) dans le hall du roi de la montagne; 3. Danse, macabre (poème symphonique), (Saint-Saëns) ; 4. Impressions d’Italie, G, Charpentier; a) Sérénade, b) à la fontaine, c) à mules, d) sur les cimes, e\ Napoli, (soliste, M. Guillon, saxophone ténor) ; 5. Rapsodie hongroise, (I,istz), (soliste, M. Buret, sous-chef, clarinette).
Feu d’artifice, tiré par les établissements Ruggieri, dans le haut de l’avenue des Tilleuls.
22 heures 30, place des Palmiers, grand bal champêtre (200 musiciens ) par l’Harmonie Marceau de Saint-Nazaire.
Lundi 1er août.
15 heures, grand concert de gala offert par « Le Journal » au Casino de La Baule (direction Mattei) sous la direction effective de M. Fernand Masson, de l’Opéra-Comique.
Programme : 1. Ouverture de Patrie (Bizet), Musique des Équipages de la Flotte ; 2. Concerto de violon (Nardini), Gabriel Bouillon et l’orchestre du Casino ; 3. a) Grand cri de Louise (G. Charpentier) ; b) Manon, adieu, notre petite table, Mlle Hélène Esserman ; 4. a) air de Papageno, la Flûte enchantée (Mozart) ; b) air de Benvenuto Cellini (Diaz), M. Daniel Vigneau ; 5. Petite suite (Debussy), a) En bateau, b) Menuet, c) Cortège, d) Ballet, par la Musique des Équipages ; 6. Air de la Tosca (Puccini) ; Ballade de Rigoletto (Verdi), Enrico di Mezzei; 7. a) Sérénade espagnole (Chaminade), b) Menuet (Porpora), Gabriel Bouillon ; 8. Duo de la Vie de Bohême, 1er acte (Puccini), Enrico di Mazzei et Hélène Essermann ; 9. Cortège pittoresque (Boher), Musique des Équipages ; 10. Ballet blanc réglé par Mme de Consoli et dansé par Mlle Maud Burgane. Christiane Hatier et le corps de ballet du Casino ; 11. Marche militaire française (Saint- Saëns).
17 heures, courses et régates organisées par le Cercle Nautique de La Baule.

Deux navires de la marine d’État ont mouillé au large de La Baule et de l’îlot des Evens : l’aviso Arras (commandant, capitaine de corvette Schwerer) et la canonnière Sans-Souci, (commandant, lieutenant de vaisseau Bouis).
Des trains spéciaux de nuit sur les lignes de Nantes-Saint-Nazaire-Le Croisic et Guérande avaient été prévus.

L’ensemble des spectacles était gratuit. Les frais ont été considérables et, malgré les sommes importantes apportées par les souscripteurs et l’aide apportée par le Casino, l’Hôtel de l’Hermitage, la Société Foncières et immobilière de La Baule-les-Pins, la direction du Journal, ces fêtes ont généré un important déficit de 80 000 francs. M. Lajarrige dans un plaidoyer paru dans la presse, bien documenté et chiffré, a demandé aux amis, aux spectateurs, aux propriétaires et aux commerçants de solder les frais de cette entreprise.

TheatreParcDryadesLe Théâtre de verdure, photo aux environs 1932, où eut lieu le vin d’honneur offert au ministre des Travaux Publics et aux invités par le comité des Fêtes – Collection Michel-C Mahé.
HallCasinoLaBaule1926Le Hall du casino de La Baule, photo aux environs 1926, où eut lieu le grand concert de gala offert par « Le Journal » – Collection Michel-C Mahé.
AncienneGareLa gare de La Baule-Escoublac (1879-1927) – Collection Michel-C Mahé.
NouvelleGareLaBauleLesPinsLa gare de La Baule-les-Pins – Collection Michel-C Mahé.
GareLaBauleEscoublacLa gare de La Baule-Escoublac – Collection Michel-C Mahé.

Carmen au bois d’Amour

Le dimanche, à 15 heures, place du Théâtre au bois d’Amour, une grande représentation de gala fut organisée par le journal « Le Journal» et la Société Générale Foncière.
Quatre heures durant, on joua Carmen, opéra-comique en quatre actes, de Georges Bizet. M. Jean Cadayé en était le directeur artistique, M. Monistrol, du casino de La Baule, le directeur de la scène.
Les trois cents exécutants étaient sous la direction de M. Fernand Masson*, de l’Opéra-Comique.
Chef des chœurs : M. Geo Moreau ; chefs des chants ; MM. Delbruère et Lhéris.
Régisseurs : MM. Payen, Péronne, Finet.

* Selon mes sources à ce jour, M. Fernand Masson assura la direction d’orchestre au Casino de la Baule, directeur M. Mattéi, de la saison 1921 à 1929 . M. Gaston Hervé lui succéda pour la saison 1930.

Distribution : Carmen, Mlle M.-L. Dubost, de l’opéra-comique ; Micaëla, Mlle di Gastardi, de l’Opéra-Comique ; Frasquita, Mlle Raynald, du Casino municipal ; Mercédès, Mlle Sermaize, du Casino municipal ; Don José, M. Louis Rodier, de l’Opéra ; Escamillo, M. Daniel Vigneau, de l’Opéra-Comique ; Le Dancaïre, M. L. Dufranne, de l’Opéra ; Zuniga, M. Cormerais, du Casino municipal ; Le Remendado, M. Valette, du Casino municipal ; Moralès, M. Couturier, du Casino municipal ; Lilas Pastia, M. Payen, du Casino municipal.
Le grand défilé de la corrida fut joué par quarante enfants des écoles de La Baule et de Saint-Nazaire et la cavalerie par les manèges du Panthéon et Dassonville* .
Les entractes ont été sonnés par la fanfare de chasse du Rallye Troyen .

* Le Manège Dassonville, 5, rue Leroux (avenue du Bois) à Paris, avait une succursale à La Baule, à l’ancien Champ de Courses. Il fonctionnait seulement pendant la saison. Son propriétaire-directeur était M. Louis Datessen.
CarmenBoisD'AmourCarmen, place du Théâtre, au bois d’Amour – Crédit Photo Gallica – Bibliothèque Nationale de France.

La place du Théâtre était une large clairière, au sol de sable, dans un bois de pins. Pour cette occasion, une vaste scène avait été dressée. Selon un chroniqueur : « M. Cadayé a réuni les ciels et les plateaux de tous les théâtres jusqu’à Nantes. »
On emprunta, lors de l’acte des contrebandiers, le décor naturel : des ânes chargés d’enfants à bérets rouges et suivis par d’autres avec des foulards écarlates sur la tête dévalèrent les dunes au trot pour venir déboucher sur la scène.

Selon un autre chroniqueur : « …Cette représentation a été admirable et des vieux abonnés de l’Opéra-Comique, le Théâtre National, vous entendez bien, affirment péremptoirement – jamais même à Paris, nous avons eu semblable représentation, tant au point de vue qualité qu’au point de vue de mise en scène. »

Selon les sources, le nombre de spectateurs était de 20 000 , 25 000 ou de 30 000 personnes.

A propos Michel-Claude Mahé

Je suis un retraité éternel apprenant. Passionné d'histoire, de dessin, de philosophie, de mathématiques, d'informatique...
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