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Jean Cadayé – Direction artistique au casino de Pau – Saison 1928-1929
Tout en étant directeur de l’Harmonie Marceau, M. Jean Cadayé assura la direction de la scène de la saison 1928-1929 du Casino municipal de Pau. Cette saison-là furent présentés : les Contes d’Hoffmann avec Dupré et Audouin, Faust, Madame Butterfly, Thaïs avec André Gérard, Rigoletto, Lakmé, Philémon avec Lily Pons, Werther avec Stabelh.
M. Cadayé retrouva M. Fernand Masson* qui tout en conservant la direction d’orchestre au casino de La Baule, organisa et dirigea la saison musicale dans ce même Casino municipal de Pau avec un cycle de douze concerts classiques.
* M. Masson, directeur musical et M. Cadayé, comme directeur artistique ont travaillé ensemble lors des fêtes de La Baule, les 30 et 31 juillet et le 1er août 1927, à l’occasion de l’inauguration des deux nouvelles gares, La Baule-Escoublac et La Baule-les-Pins. (Voir l’article « Jean Cadayé et la direction artistique – Les fêtes de La Baule. »
À la fin de la saison 1928/1929, M. Masson quitta la direction d’orchestre au Casino de la Baule pour rejoindre celle du Casino de Pau.
Le samedi 2 février 1929, dans le hall du Casino, lors du grand gala de la Croix-Rouge, M. Cadayé a réalisé la mise en scène d’une évocation du faste de l’Epopée impériale, qualifiée de particulièrement brillante par les chroniqueurs, avec L’Impromptu Impérial* ou la Soirée de Neuilly de M. Georges Loiseau**. La pièce est en deux actes. La scène du premier se déroule le 10 juin 1810, celle du second le 14 juin 1810.
* Créée, le 3 mars1927 au Casino municipal de Cannes avec une mise en scène de M. Léo Devaux, la musique choisie par M. Reynaldo Hann et les décors M. Georges Capron .
La pièce fut aussi donnée en 1928, à Londres, au His Majesty’s Theatre, devant le roi et la reine d’Angleterre au profit du Royal Free Hospital. Elle fut jouée en français et uniquement par des personnalités de l’aristocratie anglaise.
** Georges Loiseau (Paris, 1864 -1949) – 1890 à 1895, critique dramatique ; 1907-1908, secrétaire général du théâtre Sarah-Bernhardt ; 1917 à 1919, chef du service de la diffusion au Centre de la propagande du ministre Clemenceau ; 1920-1949, chef de la publicité des casinos de Cannes et de Deauville.
Œuvres : Péché d’amour, pièce en collaboration avec Michel Carré, Théâtre Libre, 1892 ; Les Fugitifs, drame lyrique, à Gand, 1900 ; Les Maugars, tirée d’un roman d’André Theuriet, Odéon , 1901 ; L’Invitation à l’amour, théâtre Femina, 1908 ; La Puissance de l’enfant (théâtre Antoine, 1924 ; La Nuit du prince pâle, Cannes, 1928.
Romans publiés uniquement en feuilleton dans la presse : L’Insultée, La Porte invisible, La Séquestrée.
Le Palais d’hiver, construit en 1900, avait initialement entre les deux campaniles un palmarium de métal et de verre de forme elliptique. En 1927, l’architecte Georges Wybo le transforme en détruisant le palmarium pour construire un grand hall rectangulaire dans un style néoclassique. Le Palais d’hiver devint alors Casino municipal
Une répétition de L’Impromptu impérial sur-la scène du Hall du Casino municipal de Cannes en 1927.
Crédit Photo Gallica – Bibliothèque Nationale de France.
Sous la présidence de M. le préfet des Basses-Pyrénées, du général commandant la subdivision, du maire de Pau, en présence de la duchesse de Madrid , devant une assistance de près de mille personnes*, ce gala eut un grand succès.
La mise en scène de M. Cadayé fut somptueuse, les ensembles remarquablement réglés, une décoration originale de M. Bin de Roussel, des costumes de toute beauté, des meubles de style mis à disposition par un antiquaire contribuèrent à un grand succès.
* Plus de sept cents personnes selon un autre chroniqueur.
Les principaux interprètes : Henri Baudin (L’Empereur) , M. André de Fouquières (M. de Ségur, maître des cérémonies), Dyna Beumer (Pauline Borghèse), M. Rolla Norman (Talma), Mme Cébron-Norbens (Mme Sans-Gêne).
L’orchestre, les chanteurs montagnards de la vallée de Barèges, le corps de ballet du Casino de Pau, la musique, les tambours et les clairons du 18e d’infanterie ont prêté leur concours.
Le gala se termina par un bal. Au restaurant des Ambassadeurs, plus de trois cents convives soupèrent et contemplèrent l’embrasement du Casino par un feu d’artifice.
La nouvelle direction du Casino, avait pris à sa charge tous les frais de cette fête. La recette fut intégralement versée à deux Sociétés de la Croix-Rouge française.
M. Cadayé a aussi mis en scène, toujours au casino de Pau, La Vie Brève*, drame lyrique de Falla** au cours du Gala de Bienfaisance au profit des orphelinats, le xx mars 1929. L’orchestre était dirigé par M. Fernand Masson.
Les principaux interprètes : Mme Marthe Lebasque, (Salud) ; MM. Orand et Mainy Marville ; Mme Stabelly, (la Grand’Mère).
Les intermèdes chorégraphiques de Mme Maria del Villar, son ballet et ses guitaristes ont été très appréciés.
Une fête de nuit au restaurant des Ambassadeurs a clôturé ce gala de charité.
* La Vie brève, drame lyrique en deux actes composé en 1904-1905 par Manuel de Falla, livret en espagnol de Carlos Fernández Shaw, version française de Paul Milliet. L’action se déroule à Grenade en Espagne. Création en français à Nice, au Théâtre du Casino Municipal, le 1er avril 1913
** Manuel de Falla (1876-1946), compositeur, un des plus importants d’Espagne.
Le retour de M. Cadayé à Saint-Nazaire, après cette saison triomphale à Pau, fut lui aussi… triomphal. Lors du gala de l’Harmonie Marceau qu’il avait organisé au Théâtre Trianon, le vendredi 22 novembre 1929, devant une salle comble, M. Le Cam, président de l’harmonie, lui offrit une superbe gerbe de fleurs qui selon le chroniqueur « disait mieux que des paroles, en quelle estime est tenu le directeur de l’Harmonie Marceau. »
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