Le monument américain – Les Fêtes Franco-Américaines – Veille de fêtes – Autour des escadres

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Le monument américain – Les Fêtes Franco-Américaines – Veille de fêtes – Autour des escadres

amarragesdesnaviresAmarrages connus des escadres – Quai du commerce : 1) croiseur Memphis, 2) destroyer Lamson ou Charles Ausburn ; 3) destroyer Osborne ; 4) destroyer Preston. – Dessin Michel-C Mahé

Nous avons vu, dans un article précédent*, l’arrivée des escadres, américaine et française, à Saint-Nazaire. Le Voltaire et le Diderot sont restés au mouillage dans la rade. Les navires américains, gris argent assez vif , sont amarrés quai du Commerce, les français en face, de couleur moins visible, quai Demange (quai de la Loire).
Elles sont le prélude des grandes fêtes américaines. Des milliers de marins vont envahir la ville.

* Le monument américain – Les Fêtes franco-américaines – Les escadres
croiseurmemphismcmLe croiseur américain Memphis au quai du Commerce – Collection « Carnet du globe-trotter »
croiseurmemphisquaiducommercephotomcmLe Memphis au quai du Commerce – Collection Michel-C. Mahé.

Le Jeudi 24 juin,

Quai du Commerce

MM. Blancho, maire de Saint-Nazaire, Butterlin*, sous-préfet ; Joubert, président de la Chambre de commerce ; Cadayé, président du Comité des fêtes, ont rendu visite à l’amiral Gleaves**, à bord du croiseur Memphis, amarré quai du Commerce.
Une demande a été faite pour que les hydravions que porte le navire participent aux fêtes et survolent le monument***.

* M. Butterlin est né le 31 mars 1887, à Baume-les-Dames (Doubs). Docteur en droit, M. Butterlin s’inscrivit au barreau le 6 mars 1914. Il fut ensuite successivement chef du cabinet des préfets d’Eure-et-Loir, de la Manche, d’Indre-et-Loire. Le 3 mars 1914, il était nommé sous-préfet de Corte (Corse), et le 26 septembre 1914, il était appelé sous les drapeaux. Le 10 janvier 1915, il était chargé de l’intérim du secrétariat général du Vaucluse ; le 20 mars 1915 on lui donnait l’intérim du secrétariat général de la Dordogne ; le 20 mars 1919, après un an d’intérim dans la Manche, il était définitivement nommé sous-préfet à Coutances puis sous-préfet à Saint-Nazaire, en février ( ?) 1926.
** L’amiral Gleaves (en retraite en 1926) avait commandé le premier convoi des premières troupes américaines qui avaient débarqué à Saint-Nazaire en 1917. Il embarqua sur le Memphis avec le brigadier-général Samuel D. Rockenbach, premier commandant de la base de Saint-Nazaire, comme représentants de la Marine et de l’armée américaine.
*** Les zones d’amerrissages avaient été prévues. Cela ne se fit pas.

Le Memphis, amarré au quai du Commerce fut une attraction pour les Nazairiens. Le jeudi après-midi les badauds défilèrent le long du superbe navire. Les marins restèrent impassibles, ne manifestant aucune joie.
Mais, en soirée, lorsque les ouvriers, libérés de leur journée de labeur, vinrent eux aussi profiter du spectacle, l’atmosphère changea. Les marins montrèrent alors une joyeuse exubérance en les apercevant.
Le geste se joignant à la parole pour se faire comprendre, ils se hélèrent, s’interpellèrent pittoresquement, se lancèrent quelques quolibets et une manne de paquets de tabac tomba dans les chapeaux et casquettes tendus pour la recevoir.

À 18 heures, le contre-amiral Chauvin a rendu visite à l’amiral Gleaves, à bord du Memphis.
Les états-majors ont ensuite été reçus par les autorités de Saint-Nazaire.

Les filles de petite vertu

quartiervilleaubryQuartier de la Ville-Aubry – Situation des principales maisons de tolérance, immeubles à problèmes et passage Montmartin – Dessin Michel-C Mahé

Cette concentration de marins (environ 4.000, français et américains) étaient une source de revenus pour une autre partie de la population : les maisons de tolérance* du centre-ville situées, entre autres, rue de la Ville-Aubry** (rue de Saintonge à partir de 1933 ) et les filles de petite vertu qui ont fait le voyage spécialement pour ces fêtes. Elles venaient de Brest, de Nantes et d’Angers.
On les vit en nombre avec les matelots qui avaient monopolisé les principaux cafés. Ce qui faisait dire à un chroniqueur qu’elles avaient envahi Saint-Nazaire « comme les sauterelles dévorantes s’abattent sur l’oasis pour la mettre en coupe réglée. »
Elles arpentaient le quai pour aguicher les marins américains « sans honte et avec une inconcevable désinvolture… L’une, jouant à la Carmen de carrefour, jetait au visage d’un petit marin un bouquet fané. Une autre s’amusait à pêcher les bérets blancs ». On s’offusqua : « Il faut faire cesser ce scandale ! » « Quelle idée doivent avoir de la femme française tous ces marins, en contemplant les tristes créatures ».

* Les maisons de tolérance, du centre ville, répertoriées dans mes notes autour de 1920 :
– n°2, de la rue des caboteurs. M. Marius Gontier, propriétaire ; Alexandrine Péchou, sous-maîtresse ; Mathilde Dubos, portière de la maison ; Jeanne Touquet dite « Pépée », fille soumise ; Anne Rémond, fille soumise.
– n° 1, rue de la Ville-Aubry.
– n° 15, rue de la Ville-Aubry. Propriétaire : Mme Louise Guilbaut.
** Les affaires de police furent nombreuses dans la rue de la Ville-Aubry, tapages, trafics, débits clandestins, vols, agressions et même, en 1920, un meurtre d’un coup de revolver. Les immeubles les plus cités dans les affaires sont le n° 6 et 8.
Dans le même quartier, le passage Montmartin tenait la première place dans les chroniques nazairiennes. Il se composait de deux corps de bâtiments délabrés, insalubres, portant les numéros 57, 59, 61 et 61 bis rue d’Anjou, situés de part et d’autre d’un passage de 4 mètres de largeur et 60 mètres de longueur. Ils abritaient environ 40 familles comptant un très grand nombre d’enfants.
Peu de jours s’écoulaient sans que la police n’intervint dans cette cour des miracles, disputes diurnes et nocturnes, combats entre femmes, rixes sanglantes entre hommes au couteau ou au rasoir, étaient fréquents, au point qu’un chroniqueur ironisait, en 1928, en écrivant qu’il faudrait installer un poste de police au milieu de cette voie déshéritée. Quelques prostituées y habitaient.
Mme Marie-Rose Montmartin, était la propriétaire de ce passage. Elle possédait dix autres immeubles à Saint-Nazaire. Elle habitait le rez-de-chaussée d’un hôtel de « belle apparence », rue Villebois-Mareuil.
Les filles soumises, par opposition aux clandestines, étaient des prostituées qui se soumettaient aux règlements de la prostitution. Elles étaient inscrites dans les registres de police, subissaient des contrôles sanitaires chaque mois.
passagemontmartinmcmLe passage Montmartin – Source Gallica – Bibliothèque nationale de France

A propos Michel-Claude Mahé

Je suis un retraité éternel apprenant. Passionné d'histoire, de dessin, de philosophie, de mathématiques, d'informatique...
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