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Le comité s’adressait aux Nazairiens par voie de presse, dans des communiqués, par les associations, entres autres les comités de quartier.
Il lui importait surtout de réaliser l’union de toutes les bonnes volontés sans politique de parti.
La presse était plutôt bienveillante à ce vœu : « Tous les Nazairiens – pas de politique de parti en la matière – sont de cœur avec la municipalité en cette affaire. Ils sont fiers que leur port ait été choisi pour cette manifestation plutôt que Bordeaux ou Brest, qui furent centres de bases américaines au même titre que Saint-Nazaire. »
Elle marquait parfois une certaine ironie à l’encontre du comité et de M. Cadayé : « Les Nazairiens du Comité d’organisation planeront au-dessus des partis. Il n’y aura plus de Lemouel*, dressé contre Le Moine**. Aucun dissentiment. Pas l’ombre d’une mesquine jalousie. Seulement des habitants d’une belle cité, bercée par les flots de la mer et le clapotis des eaux de la Loire, qui désirent fraterniser ensemble dans une loyale et vibrante collaboration. »
* M. Lemouel Jean, 3e adjoint, liste socialiste.
** M. Le Moine, président du Syndicat d’Initiative.
Comme nous l’avons vu dans un article précédent*, lorsque le comité d’organisation a été constitué, lors d’une réunion à l’Hôtel de ville présidée par M. Blancho, une soixantaine de délégués des différentes sociétés** de Saint-Nazaire se sont déplacés. Preuve que celles-ci souhaitaient s’impliquer dans ce projet de fêtes que l’on voulait grandioses.
Mais bien des projets sont tombés à l’eau car au cours du temps le budget de ces fêtes a bien diminué. Mi-février, le comité d’organisation avait estimé un coût de 400 000 francs comportant trois semaines de réjouissances. Début juin, il n’était plus que de 200 000 francs seulement pour trois jours.
* Le monument américain – Les fêtes franco-américaines – L’organisation.
** associations
Quelques unes de ces sociétés
La Société d’Horticulture*
Début février 1926, la société a émis le projet d’organiser une exposition nationale d’horticulture et pensait qu’il était judicieux de faire coïncider évènement avec l’inauguration du monument mais elle n’a pas obtenu les fonds nécessaires et elle a remis à 1927 cette manifestation.
* Le président était M. A. Aubin.
La Société d’Aviculture*
Le dimanche 14 mars 1926, la Société d’Aviculture tenait une réunion dans la salle de la Ligue antialcoolique, rue du Prieuré pour discuter, entre autres, de son éventuelle participation aux fêtes d’inauguration du monument américain. Le meilleur emplacement était la place Marceau mais cela nécessitait une tente et la société ne disposait pas assez de moyens financiers pour risquer une telle dépense. On envisagea aussi des baraquements que les chantiers de Penhoët seraient disposés à prêter.
M. Debonne fut nommé commissaire général de l’exposition projetée.
Début juin, le projet fut abandonné. L’exposition est reportée au printemps 1927.
Une belle exposition avicole se tiendra tout de même dans les bâtiments de la fonderie Deau, rue de la Paix avec des prix intéressants pour les exposants dont un offert par le Président de la République.
*Société d’Aviculture. Assemblée de février 1924, M. Benoist, président ; MM. Campredon, vice-président et Nézet, secrétaire
Assemblée de mars 1926, M. Blanc, président ; MM. Campredon, vice-président ; Servais, secrétaire.
Siège de la société, Maison du Ligueur, 10 rue du Prieuré.
Saint-Nazaire comptait alors des aviculteurs primés un peu partout en France, comme M. Debonne et M. A. Herbin avec leurs coqs et poules Malines et Leghorns.
La Société des régates de Saint-Nazaire*
En mars, la Société des régates a proposé de collaborer au programme des fêtes du monument américain. Rien ne parait au programme officiel de juin.
* M. de Parscau du Plessix, président de la société ; MM. Vince et Desmars, membres.
Les anciens combattants
Début avril, les délégués des sociétés des anciens combattants (U. N. C., de la Légion d’honneur, des Médaillés militaires*, des Anciens Prisonniers de guerre, des Mutilés, des Frères d’Armes** et de l’Union des Mutilés), se réunissaient et décidaient la mise en place d’une commission chargée d’apporter son concours au Comité des fêtes.
* Médaillés militaires. Comité des fêtes : MM. Audrion président. Membres du bureau MM. Mesnard, Blouet, Letily, Eon, Jeanne, Blanchet.
Le 13 juin 1926 renouvellement du comité des fêtes : M. Salmon, président : M. Eon, secrétaire. Membres du bureau : MM. Louet, Thiron, Letily, Bastat, Godecq, Blanchet.
Aux fêtes de l’inauguration du monument américain, viendront la 180e Section de Nantes et la 195e Section de
Guérande.
** La société « Les Frères d’Armes » comprenait, début mai 1926, 326 membres. Son président était M. Chaney, architecte du monument américain. Autres membres : MM. Audic (secrétaire), Laurent, Le Cloarec, Marquet.
La Société des Goélands nazairiens*
Elle a participé en organisant le samedi 26 juin un tournoi de water-poło entre ses membres et les marins des escadres et le dimanche 27 juin une course de natation dans le bassin de Saint-Nazaire.
* Cette société a tenu sa première assemblée générale le dimanche 23 mars 1924. Elle avait son siège social dans le local de la Ligue contre l’alcoolisme, 10, rue du Prieuré.
Elle se proposait d’entraîner à la natation, water-polo, canotage et autres sports nautiques et maritimes.
Elle était affiliée aux fédérations de Natation, de Sauvetage et d’Aviron de France.
Son logo était un goéland sur bleu et noir.
L’Harmonie Saint-Joseph et de l’Harmonie Nazairienne
La participation de l’Harmonie Saint-Joseph et de l’Harmonie Nazairienne n’a pas été retenue. Pour animer ces fêtes le Comité a préféré la musique du 65e régiment d’infanterie de Nantes, celle des Équipages de la Flotte et la Sainte-Cécile de Montlouis (Indre-et-Loire).
La raison fut évoquée dans une lettre adressée à l’un des chefs de ces musiques : Le Comité ne pouvait pas accepter les conditions exigées par les deux harmonies pour leur participation.
Dans les quartiers
Les comités de quartier (limites approximatives)
La carte du secteur Méan-Penhoët est en cours de construction – Dessin Michel-C Mahé
Un grand défilé « allégorique et fleuri » avec un « caractère local et breton » fut projeté pour le dimanche 27 juin, comprenant chars, automobiles et voitures fleuries, groupes, etc.
Les participants se verront décerner des prix et pour ce faire une somme de 20 000 francs a été affectée.
Les inscriptions se sont faites à la permanence du Comité, 42, rue du palais, au magasin de M. Cadayé, président du Comité.
Le Comité général a fait appel aux comités de quartier pour que ceux-ci préparent un char.
Ils se sont mis au travail. Le Comité du Vieux Saint-Nazaire et celui de Méan se sont adjoint le concours de M. Dommée, architecte, pour concevoir les plans.
Le Comité général avait désiré associer toute la Bretagne aux fêtes de l’inauguration et pour le grand défilé il s’était assuré le concours de toutes les reines de Bretagne (reine de Cornouailles, reine des ajoncs d’or, des filets bleus, reine des flots, etc.). Douze reines participeront en costume du pays.
Il avait décidé que chaque quartier élirait aussi une reine « choisie parmi les jeunes filles honnêtes et laborieuses de leur quartier ». Ces dernières éliront la reine des reines et toutes prendront place sur le char du Comité général.
Selon les directives du Comité général, les concurrentes se sont présenté le même jour à la même heure, le samedi 12 juin, à 20 h 30, dans des endroits désignés de chaque quartier*, accompagnées de leurs parents et d’une autorisation écrite de leur part.
Le quartier de Penhoët ne participera pas. Il a fait connaître la raison dans un courrier de son président, lu lors de l’élection des reines à l’Hôtel de Ville : il était dans l’impossibilité de trouver une reine dans un délai aussi court.
* Comité de Cardurand : Stand de l’Avant-Garde ; Comité de la route de Guérande : chez M. Allard, à la Tranchée ; Comité de Villès-Martin : chez M. Broussard, café des Ramures ; Comité du Vieux-Quartier : salle annexe de la Mairie ; Comité du quartier Marceau : salle de réunions du café de Tempérance, rue du Prieuré.
L’élection des reines
Comité de la route de Guérande
L’élection se fit chez M. Allard, à la Tranchée. 26 prétendantes au titre se présentèrent. L’accord s’est fait sur le nom de Mlle Salaün Gisèle, une brune de 19 ans, modiste de profession.
Les parents et leurs cinq enfants habitaient rue du Commandant-Gâté.
« C’est sérieux, et ça travaille dur. » disait le voisinage.
Au Vieux quartier de Saint-Nazaire
C’est Mlle Jeanne Delaunay, 16 ans, dont les parents tiennent un débit qui a été choisie.
À Villès-Martin
L’élection se fit au café Les Ramures*. Neuf concurrentes se sont mises sur les rangs. C’est Mlle Gabrielle Maurice, 18 ans, de Perthuischaud, à Sautron qui l’emporta. Elle faisait partie d’une famille de cinq enfants.
* Les Ramures, café-restaurant tenu par M. Broussard.
À Cardurand
Mlle Suzanne Marion, 18 ans, d’une famille de quatre enfants.
Au quartier Marceau
Mlle Maria Hamon, 16 ans, demeurant rue Marceau.
Au quartier de Méan
Mlle Maria Tilly, domiciliée, 20, rue du Brivet.
L’élection de la reine des reines
L’élection de la reine des reines fut assez mouvementée, elle a eu lieu à l’hôtel de ville, mercredi 16 juin 1926.
Une table a été installée pour les représentants du comité général et ceux des différents comités de quartier. On s’aperçoit bien vite qu’elle n’est pas assez longue, on en rajoute une deuxième. Les parents ont accompagné leur enfant élue de leur quartier.
M. Cadayé prend la parole et félicite les jeunes filles. Elles sont toutes là, excepté Mlle Tilly, de Méan, qui est en voyage.
On fait la lecture de la lettre de M. Clouet, président du quartier de Penhoët, faisant connaître son impossibilité de trouver une reine dans un délai aussi court.
On annonce, alors, que deux jeunes filles de Penhoët, envoyées par un groupe imposant d’habitants, se présentent à l’instant à la porte pour postuler à la royauté mais elles n’ont aucune recommandation du président du quartier de Penhoët ; leur demande est déboutée.
C’est dans une pièce attenante à la salle de réunion que l’on a réuni les jeunes femmes. Les reines doivent l’une d’entre elles. Très vite on s’aperçoit de l’impossibilité du système. Aucun des trois tours de scrutin ne dégage une majorité.
Au bout d’une heure, on décide que ce sont les membres de la presse et un délégué de chaque quartier qui désigneront la reine des reines.
Utilisant ce contretemps, M. Norange* demande que les candidates défilent pour juger leur démarche.
Il faudra encore deux tours de scrutin de ce nouveau jury pour que Mlle Gisèle Salaün soit élue reine des reines par cinq voix contre quatre à Mlle Maurice et une à Mlle Marion.
La jeune élue reçoit alors les hommages de l’assemblée et M. Cadayé déclare qu’une autre reine devra être nommée par le quartier de la route de Guérande car Mlle Salaün, de par son titre, représente maintenant tout Saint-Nazaire.
La robe des souveraines sera fournie et la coiffure offerte par le Comité général.
Chaque comité de quartier parera son élue d’une écharpe : rouge et bleu pour le Vieux quartier ; rouge et vert pour la route de Guérande ; bleu nattier** pour le quartier Marceau ; rouge et or pour la république de Cardurand.
* Pierre Norange arrive à Saint-Nazaire en 1912 en tant que secrétaire général de la Chambre de commerce et journaliste. Il écrit dans : le Travailleur de l’Ouest, le Populaire de Nantes, l’Éclair de Saint-Nazaire. Il prend part à la vie politique et culturelle de la ville. Il fonde en 1920 l’Université populaire de Saint-Nazaire. Il met en place, en 1921, les patronages laïques regroupant de nombreux enfants de la ville et organise les premières colonies de vacances.
** Bleu intermédiaire entre le bleu marine et le bleu roi, créé par Jean-Marc Nattier, (1685 -1766), peintre français.
C’est Mlle Courtel qui sera élue reine du quartier de la route de Guérande en remplacement de Mlle Salaün élue reine de Saint-Nazaire.
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