Rappel : CONFÉRENCE-DÉBAT à Penhoët
« L’histoire de l’École d’apprentissage des Chantiers de l’Atlantique. »
Mardi 21 novembre, à 18 h 30, à La Compagnie des 5 Mondes, 8 rue de Trignac à Saint-Nazaire.
Nous serons accueillis par Géraldine et Stanislas, dans leur monde, à Penhoët, le quartier de mon enfance, voilà un endroit des plus sympa pour parler de l’école et du quartier.
La place est limitée 20 personnes maxi.
Réservation obligatoire par tél. : 02 40 45 11 37 ou 06 99 84 77 28 ; par mail : michelc.mahe@free.fr
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Saint-Nazaire – A) Monument américain ; B) Boulevard de l’Océan ; C) Rue de Méan ; D) Prison ; (E) Tribunal
Dessin Michel-C Mahé.
Le samedi 26 juin 1926, trois hommes furent surpris par les agents du service de nuit au moment où ils collaient des tracts anarchistes sur les arbres du boulevard de l’Océan. Ils furent arrêtés avec difficultés.
Il s’agissait de :
Charles Chauvin*, 31 ans, polisseur sur métaux, 62, rue de la Procession, à Paris. Il était armé d’un revolver et de cartouches. Il n’avait pas de domicile fixe car l’adresse indiquée était celle d’un restaurant où il venait parfois déjeuner ou dîner et où il se faisait adresser son courrier.
Charles Chauvin, en 1923, était le gérant du Libertaire, journal anarchiste, et il fut condamné pour apologie de crime en défendant Mlle Germaine Berton ***, anarchiste qui avait tué, le 22 janvier 1923, M. Marius Plateau**, le secrétaire général de la Ligue d’Action française. À cette époque il était recherché.
Selon les chroniqueurs c’était un jeune homme « tiré à quatre épingles », doué d’une intelligence remarquable et parlant fort bien.
Il changeait souvent d’identité en se procurant de vrais documents. À son arrestation, il était en possession du casier judiciaire d’un M. Gesber, de Saint-Brieuc, et voyageait avec la carte de circulation sur les chemins de fer, avec laquelle il est venu à Saint-Nazaire sans bourse délier, d’un certain M. Elionet de Morlaix. Il se faisait délivrer des casiers judiciaires vierges d’un peu partout.
On sait qu’il a travaillé à Saint-Nazaire sous le nom d’Héric, dont il possédait le livret de travail.
Son casier judiciaire, le vrai, accusait, à cette date, 203 mois de prison.
* Charles Chauvin, né en 1894 – mort à l’hôpital Tenon de Paris.
Il fit parler de lui, au temps où il était gérant du journal anarchique Le Libertaire, (du 23 février au 23 mars 1923 puis à partir du 11 mai 1923.
Dans son numéro portant les dates du 2 au 9 mars 1923, le journal avait publié un article intitulé : « Pour Germaine Berton. Faisons-la connaître et aimer ! », dans lequel le parquet avait relevé le délit d’apologie de faits qualifiés crimes par la loi.
L’auteur de l’article, M. Brutus Mercereau, employé à l’Assistance publique et auteur dramatique et Charles Chauvin furent arrêtés, placés sous mandat de dépôt et écroués à la prison de la Santé.
Le 28 mars 1923, lors de leur interrogatoire par le juge d’instruction, ils ont protesté contre l’inculpation dont ils étaient l’objet. « Ils n’ont point, disent-ils, .fait l’apologie d’un crime, mais ont exprimé le sentiment de générosité qu’ils éprouvent pour une jeune fille, qui fut leur camarade dans les milieux libertaires et qu’ils ne peuvent abandonner, sous peine d’accomplir une lâcheté ».
Ils ont été jugés, le 25 avril 1923, par la onzième chambre. Ils ont été condamnés à six semaines de prison et cinquante francs d’amende.
Charles Chauvin était gérant du Libertaire quand ce journal publia cinq articles en faveur d’Émile Cottin (anarchiste, auteur de l’attentat sur Georges Clemenceau) et de Germaine Berton, le parquet y ayant relevé le délit d’apologie de crimes et de provocation au meurtre, Charles Chauvin fut condamné à treize mois de prison et mille francs d’amende début décembre 1923.
Il figurait en septembre 1923 sur une liste d’anarchistes disparus du département de la Seine et recherchés
On le retrouve, gérant (décembre 1929 à juin 1930) de La revue Anarchiste fondée par F. Fortin.
** Marius Plateau (8 juillet 1886 – Paris 23 janvier 1923), militant royaliste et d’Action française, co-fondateur de la Fédération nationale des camelots du roi en 1908 et secrétaire de la Ligue d’Action française de 1918 à son assassinat.
Le 23 janvier 1923, il est assassiné à coup de revolver, au siège de l’Action Française par la jeune anarchiste Germaine Berton.
Crédit photo Action française
*** Germaine Berton, née à Puteaux, le 7 juin 1902, décédée le 5 juillet 1942), était la fille d’un constructeur mécanicien et d’une institutrice libre.
C’est dès l’adolescence qu’elle commença de fréquenter les milieux anarchistes. Elle se fixa à Paris en octobre 1921.et continua à militer. Elle a assassiné M. Marius Plateau, le secrétaire général de la Ligue d’Action française.
Au cours d’un interrogatoire, elle a déclaré, partisane de l’action individuelle, que son idée première était de tuer Léon Daudet (monarchiste) qu’elle considérait comme le pire ennemi du prolétariat et des organisations ouvrières. Elle essaya de le rencontrer en vain.
Le 22 janvier 1923, elle se rendit dans les bureaux de la Ligue Action française ; elle fut reçue par M. Plateau.
La discussion dégénéra. L’idée lui vint alors de tuer M. Plateau lorsqu’elle le vit, ricaner et railler les milieux prolétaires. Elle l’abattit de trois balles puis se tira une balle dans la poitrine ; elle ne fut que légèrement blessée.
Elle déclara : « Je n’ai pas de complice ; j’ai voulu venger la mort de Jaurès et de mon camarade Almereyda, dont M. Léon Daudet était responsable. »
Les débats commencèrent le 18 décembre 1923 devant la Cours d’assises de la Seine. Elle était assistée de Me Henry Torrès. C’était un procès pour meurtre avec préméditation mais dans son réquisitoire l’avocat général demanda de lui d’accorder les circonstances atténuantes. Le jury l’a acquittée le 24 décembre 1923.
Elle se suicide, le 5 juillet 1942 à Paris, en absorbant une forte dose de verdonal.
Photo identité judiciaire.
Georges Peye, 30 ans, cordonnier, vivait « dans ses meubles », 48, rue de la Fédération, à Paris. Il était connu comme militant anarchiste bien qu’on lui prêtât, selon un chroniqueur, un caractère très doux. On trouva sur lui un couteau poignard.
Arthur Baulu, 29 ans, garçon coiffeur, demeurait. 5, rue de l’Avre, à Paris, en hôtel.
Ils avaient quitté la capitale trois semaines avant. Ils avaient annoncé à leurs amis qu’ils se rendaient en villégiature sur les plages bretonnes de l’Atlantique.
Ils avaient loué un appartement rue de Méan. Le commissaire Salzmann* y a saisi une importante correspondance et 43 cartouches de revolver.
* Commissaire Salzmann, venant de Dinan, promut 2e classe, celui-ci prit ses fonctions à Saint-Nazaire, au 1er canton, le vendredi 16 septembre 1921.
Georges Peye et Arthur Baulu ont comparu devant le tribunal correctionnel.
Chauvin ne « mangera pas le morceau », les raisons du voyage ne furent jamais connues. Il semblait étrange aux magistrats et enquêteurs qu’un individu comme Chauvin avec un casier judiciaire accusant 203 mois de prison vint à Saint-Nazaire, en même temps que deux ministres français, un ambassadeur américain* et le général Pershing, seulement pour coller des affichettes sur des troncs d’arbres.
* Entre le 24 et et le 26 juin 1926, l’Ambassadeur des États-Unis Herrick avait reçu deux lettres de menaces de mort. La première l’informait qu’il serait tué juste avant l’exécution de Nicolo Sacco et Bartolomeo Vanzetti, deux anarchistes d’origine italienne. La seconde qu’il serait tué immédiatement après. Il était alors, ainsi que l’ambassade, sous la protection de la police.
À l’audience du 13 août 1926, après un réquisitoire sévère de M. le procureur Billiard et une plaidoirie chaleureuse en faveur de son client de Me Russacq, Charles Chauvin fut condamné par le tribunal correctionnel, présidé par M. Vincent, après dix minutes de délibération, à 6 mois d’emprisonnement pour usurpation d’état civil. Ce qui lui fera 209 mois au total.
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