Le monument américain – Les Fêtes franco-américaines – La course cycliste internationale

Le monument américain – La genèse
Le monument américain – Premières critiques
Le monument américain – L’accomplissement
Le monument américain – Les Fêtes franco-américaines – L’organisation
Le monument américain – Les Fêtes franco-américaines – Les Nazairiens se mobilisent
Le monument américain – Les Fêtes franco-américaines – Les escadres
Le monument américain – Les Fêtes franco-américaines – En marge des fêtes
Le monument américain – Les Fêtes franco-américaines – Veille de fêtes – Autour des escadres
Le monument américain – Les Fêtes franco-américaines – Vendredi 25 juin
Le monument américain – Les Fêtes franco-américaines – Vendredi 25 juin – Voyage des personnalités vers Saint-Nazaire
Le monument américain – Les Fêtes franco-américaines – Les protagonistes
Le monument américain – Les Fêtes franco-américaines – Samedi 26 juin 1926
Le monument américain – Les Fêtes franco-américaines – Samedi 26 juin 1926 – Le banquet
Le monument américain – Les Fêtes Franco-américaines – Samedi 26 juin 1926 – À la Chambre de Commerce
Le monument américain – Les Fêtes Franco-américaines – Samedi 26 juin 1926 – La soirée des ministres à La Baule
Le monument américain – Les Fêtes franco-américaines – L’affaire des anarchistes
Le Vélo-Club Nazairien en 1926
Le quartier de Prézégat autour de 1926
Le Vélo-Sport Prézégat en 1926

Le monument américain – Les Fêtes franco-américaines – La course cycliste internationale

Dimanche 27 juin *, la journée au fil des heures

3 heures du matin : place Carnot, départ de la course cycliste internationale (260 km) à courir sur un circuit de 20 km : challenge du Comité des Fêtes franco-américaines.
8 heures : salves d’artillerie.
9 heures : concours de chiens policiers, de travail et de luxe.
9 heures : courses de natation, organisée par la Société Goélands Nazairiens, dans le bassin de Saint-Nazaire
9 heures 30, départ des fusiliers-marins de leur cantonnement pour se rendre à la gare pour Lorient.
10 heures : grand concert place Carnot, avec le concours de la Musique municipale de Nantes (114 exécutants).
11 heures : arrivée de la course cycliste, boulevard de Lesseps.
14 h 00 : grand cortège des Reines de Saint-Nazaire, avec la participation de tous les Comités de quartier, du Club des Treize, etc., des reines de la Presqu’île Guérandaise, le concours de nombreuses sociétés musicales de Nantes, de la région et de la Ville de Saint-Nazaire.
16 h 30 : concert au jardin public avec le concours de la Musique des équipages de la flotte.
17 h 00 : départ du croiseur américain Memphis.
21 h 00 : grand veglione, bataille de fleurs et de confettis sur le boulevard Président Wilson.
10 h 30 : immense feu : d’artifice.
— Grand bal sur invitation dans les salons du Grand Hôtel, avec le concours du Club des Treize.
— Grand bal populaire dans la salle des fêtes de la Chambre de commerce, quai Demange.
— Illuminations générales de la Ville.

* Durant le municipe de M. Vivant Lacour, en 1924, lors de l’inauguration monument aux Morts pour la patrie, des services religieux en musique ont été célébrés dans les diverses églises et au temple protestant. Pour les fêtes franco-américaines on assiste à une rupture avec cette pratique. Aucune cérémonie religieuse n’est prévue.
Course cycliste internationale 27 juin 1926 – circuit de 21 km 5

Le cyclisme étant un des sports les plus populaires en France, le Comité des Fêtes franco-américaines avait pensé insérer une course cycliste internationale dans son programme pour séduire les nombreux visiteurs, touristes et étrangers, qu’il espérait voir envahir Saint-Nazaire à cette occasion.
Contrairement à une course routière ordinaire qui va d’un point A, vers un point B et retour, elle se fit sur un circuit assez court, de 21 km 500, à couvrir 12 fois, soit une distance totale de 258 km, permettant aux spectateurs de suivre toutes les péripéties de la course et les efforts déployés par les participants.

Les meilleurs coureurs régionaux ont répondu à leur appel ainsi que des Parisiens de grande classe malgré le Tour de France* qui se courait au même moment.
Les engagements avaient été pris par les organisateurs par :
– les Parisiens, Pélissier**, Chiorda**, Beffarat**, Blanc-Garin**, Raffaitin, Mullon, Frémont et José Pelletier ;
– les Rennais, Archambault et Boisselle ;
– le Tourangeau, Robineau ;
– les Vendéens, Philippe, Perly, Dugué, Nicot ;
– les ex-Nantais, Bly frères ;
– les Brestois, Kerboul et Bourrigan ;
– les Nantais et autres « Peugeot », Piveteau, Guéquandeau, Halgand, Moisau, Mainguy, Chauvet, Latour et Chaurois ;
– les Nazairiens, Pouluais, Guiéneuf, Broussard, Chiaberge, Troffigué, Martin etc.

* Il s’est tenu du 20 juin au 18 juillet 1926 sur 17 étapes pour 5 745 km.
** Ne se sont pas présentés au départ.

Le départ eut lieu place Carnot à 3 heures du matin.
Les contrôles avaient été établis à la croix de Saint-Sébastien et au café des Tilleuls, à l’angle de la route de Saint-André et du boulevard Gambetta.

Elle a été mise sur pied par la sous-commission cycliste du Comité des Fêtes franco-américaines présidé par M. Marcel Hauton*, président du Vélo-Club Nazairien. Les deux clubs le Vélo-Club Nazairien et Vélo-Sport Prézégat ont collaboré ensemble pour son succès.

* M. Marcel Hauton, industriel, et président entre autres du V.C.N., possédait une manufacture de produits d’entretien, cires à parquets, fondée en 1873 par M. Arsène Hauton, son père. Elle se trouvait 9, 10, 11, rue Ville-Étable à Saint-Nazaire. Un des produits-phares de cette entreprise s’appelait le Brillant Oriental. M. Arsène Hauton avait mis dix ans de 1872 à 1882, pour le mettre au point.

 

Le Grand café et place Carnot (Photo antérieure à 1921)

Dès minuit, les salles du Grand Café se sont remplies et furent bientôt pleines. Au grand dam des serveurs qui ont déjà eu une journée très chargée.
Vers trois heures, la circulation était impossible place Carnot et rue Villès-Martin. À 3 h 22, M de la Villeboisnet*, président du Comité de l’Union vélocipédique de France**, donna le départ. Les tours se succédèrent. Des groupes de spectateurs avaient pris place dans les côtes et aux carrefours les plus importants.

* Il avait accepté la présidence de cette grande manifestation sportive.
Arthur Emmanuel Joseph Espivent de La Villesboisnet – Né le 17 ou 7 ( ?) mai 1872 à Leudeville (Essonne), fils d’Arthur Alexandre Espivent de La Villesboisnet et de Marie de Hennequin. Il était fils unique.
Il appartenait à une famille bretonne de vieille noblesse, apparentée aux d’Harcourt, de Goulaine, des Courtils, de Pozzo di’ Borgo, de Lesparre, etc.
Il fit ses études secondaires au Petit Séminaire Saint-Gaultier, prépara Polytechnique et accomplit son service militaire comme officier.
En 1900, il épousa Marguerite de Lanjuinais, née en 1875, qui lui donna quatre enfants, un garçon et trois filles : Arthur, Elisabeth, Nolwey et Brigitte. Le ménage vint s’installer à Sainte-Reine-de-Bretagne où aussitôt M. de La Villesboisnet en devint le maire.
Au début de la guerre, il commanda, en qualité de lieutenant de réserve, une compagnie de fantassins bretons et reçut son troisième galon. Puis il reprit sa place au Palais-Bourbon.
En 1918, il perdit son épouse, elle avait 43 ans.
Il fut maire de Sainte-Reine de 1900 ( ?) à 1931 ; conseiller général du canton de Pontchâteau 1900 ( ?) au 25 janvier 1931 ; député de ln 1re circonscription de Pontivy, Morbihan du 26 avril 1914 au 7 décembre 1919.
Le 30 novembre 1930, il se présenta à l’Hôtellerie de Notre-dame d’Aiguebelle et fit sa demande au R.P. Abbé pour être Trappiste. Il est admis dans la communauté le 30 juin 1931 comme oblat de chœur puis comme novice. Il prononça ses vœux temporaires puis solennels. Il fit ses études de théologie et reçut l’onction sacerdotale le 18 septembre 1937. Le lendemain, il célébrait sa première messe à Lourdes. Il faut noter que le tissu lustré de sa chasuble provenait de la robe de mariée de sa défunte épouse.
Il était en religion Révérend Père Marie-Emmanuel de l’Ordre des Cisterciens de la stricte observance. Il mourut le 12 mars 1939.
** L’Union Vélocipédique de France fut fondée le 6 février 1881 à Paris. Elle devint la Fédération française de cyclisme le 20 décembre 1940.

Ce fut une très belle course où les régionaux ont battu les Parisiens. Louis Martin*, du V.C.N., fut l’égal des meilleurs et considéré comme le grand vainqueur moral de cette épreuve.
À l’arrivée, la foule brisa toutes les barrières, elle acclama Boisselle mais devint frénétique quand elle vit que Martin avait pris deux minutes à ses adversaires.
MM. Villeboisnet et Blancho** ont remis des gerbes et l’accolade aux deux vainqueurs.

Résultats : 1. Boisselle*** (Rennes) (sur Peugeot), arrivée à 11 h 25, moyenne : 32 km/h ; 2. Martin Louis (Saint-Nazaire), à 2 minutes ; 3. Mainguy (Nantes) : à 3 longueurs ; 4. Archambault (Rennes), à 3 longueurs ; 5. Frémont (Paris) ; 6. Pelletier (Paris) ; 7. Kerboul (Brest) ; 8. Chauvet (Nantes) ; 9. Mullon (Paris), etc.

* Martin Louis (V.C.N), champion départemental sur route 1925 et 1926.
1er à la Régionale de 90 km du Comité des fêtes du quartier de la route de Guérande.
4e Nantes-Saint-Nazaire-Nantes 1926.
2e au Grand prix Loizeau 1926 organisé par le Sporting Club Nantais.
** François Blancho (1893-1972), maire de Saint-Nazaire de 1925 à 1941, puis de 1947 à 1968.
Député socialiste de la Loire-Atlantique de 1928 à 1942 et de 1962 à 1967. Il fut sous-secrétaire d’État dans divers gouvernements entre 1936 et 1940. Il fut élu au Parlement européen de 1962 à 1964.
*** Léopold Boisselle, coureur cycliste, né le 14-06-1903 à Rennes, décédé le 15-03-1964 à Rennes. Professionnel de 1926-1932, a couru le tour de France en 1928/1929/1930.
Mme Boisselle, née Bellet est décédée, à 21 ans, le 13 octobre 1924. Ils habitaient rue Saint-Melaine à Rennes.

 


1926 – Rue Amiral-Courbet – A) Place Marceau ; B) Rue Henri Gautier (rue de Nantes, rue du président Wilson) ; C) Quai Chevreau, bassin de Saint-Nazaire ; D) Café du Ralliement. Collection Michel-C. Mahé.

Les membres du Vélo-Sport Prézégat et du Vélo-Club Nazairien se sont retrouvés, pour la distribution des prix de la course franco-américaine, le 2 septembre 1926, au café du Ralliement*, place Marceau.

* Café du Ralliement. Place Marceau. Tenu en 1923 par : M. Chenard Joseph ; 1934 : M. Boisseau . Ce dernier était un ancien élève de l’institution Livet et dans la salle des réunions trônait un portrait d’Eugène Livet, le père des Écoles Nationales Professionnelles. Ce café était le siège social de beaucoup de sociétés et maintes réunions y étaient tenues.

De tout le programme sportif mis sur pied par le Comité, seule, la course internationale fut pleinement une réussite.

A propos Michel-Claude Mahé

Je suis un retraité éternel apprenant. Passionné d'histoire, de dessin, de philosophie, de mathématiques, d'informatique...
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